Sur l’internationalisation du conflit, lors de son voyage en Afrique pour tenter de rallier les colonies à la France Libre. [Le 23 septembre, une tentative de débarquement à Dakar a échoué.]
« Ma chère petite femme chérie, Comme tu l’as vu l’affaire de Dakar n’a pas été un succès. Vichy, qui s’y attendait, avait pris des mesures extraordinaires de défense, envoyé une escadre sûre, des renforts, et bouclé d’avance mes partisans. Comme je ne voulais pas de bataille rangée entre Français j’ai retiré mes forces à temps pour l’éviter. Les Anglais ont alors donné. Pour le moment, tous les plâtras me tombent sur la tête. Mais mes fidèles me restent fidèles et je garde bon espoir pour la suite. […] Je ne compte pas revenir à Londres avant quelque temps. Il faut patienter et être ferme. Combien j’ai pensé à toi et pense toujours à toi et aux babies dans tous ces bombardements ! […]
Je considère que la “bataille d’Angleterre” est maintenant gagnée. Mais je m’attends à la descente en Afrique des Allemands, Italiens et Espagnols. L’intervention américaine me semble désormais certaine.
C’est le plus grand drame de l’Histoire et ton pauvre mari y est jeté au premier plan avec toutes les férocités inévitables contre ceux qui tiennent la scène. Tenons bons ! Aucune tempête ne dure indéfiniment.
Je t’embrasse de tout mon cœur comme je t’aime »…
LNC, I, p. 1045.