Sur le bateau qui le mène au Liban.
Le 18 octobre, le commandant de Gaulle est mis à la disposition du général commandant les troupes du Levant.
« Nous voici au large du Cap Matapan, et nous longeons toute la côte méridionale du Péloponnèse, tandis qu’au lointain, à notre “tribord”, nous apercevons la Crète. Nous avons avant-hier fait à Naples une escale d’une journée. Nous avons, le matin, Yvonne, moi-même, Philippe et Élisabeth, visité Pompéi qui nous a fort impressionnés. L’après-midi, musée des antiques et ascension au Pausilippe. Demain matin nous serons au Pirée et notre journée se passera à visiter Athènes.
La TSF nous apprend que le ministère tardieu est en formation. C’est le tour de Tardieu. Qu’il joue sa chance ! et puisse ce négociateur du traité de Versailles et cet élève de Clemenceau redresser à l’intérieur et à l’extérieur notre politique que briand et ses lâches admirateurs dénationalisaient honteusement. La seule vue de la mer et de celle-là rend plus claires et plus profondes les idées et les espérances et l’on admire Thémistocle qui fit placer la tribune de l’Agora de telle façon que les orateurs eussent toujours sous les yeux la Méditerranée.
Nous n’avons point laissé passer les journées d’hier et d’aujourd’hui sans penser à nos morts et prier pour eux. Ceux de notre famille nous lèguent l’héritage de la fidélité et pour moi je suis résolu à le conserver quelque tournure que puissent prendre les combinaisons laïques ou cléricales »…
LNC, I, p. 723.
On joint 6 cartes de visite du Commandant de Gaulle, avec les mots autographes « pour prendre congé » au crayon, avec leurs enveloppes.