Manuscrit arabe sur papier de 46 feuillets (et trois pages de garde), le premier texte consistant en maximes de philosophes notamment Platon et Pythagore, comprenant 12 feuillets, texte dans un naskh noir élégant de 7 lignes, titres en naskh d’un plus grand module, colophon daté et signé par Husayn b. Muhammad al-Husayni, suivi du ‘Uqbat al-Mustawfiz, sur 34 feuillets de papier parfois coloré, texte en naskh noir de 11 lignes, certains feuillets avec réclames, nombreuses annotations postérieures, notamment en écriture maghribi, descriptions en français, dans une reliure à rabat ottomane en cuir brun, important dommages dûs aux trous de vers, état fragile. Deux marques de propriétaires : l’une au nom de Sayyid Mahmud datée 757 H/1355-6, l’autre au nom de Muhammad Badaywani datée rajab 787 H/août 1385.
Dim. : 18,2 x 13,5 cm (feuillets)
Par les textes qu’il renferme, ce manuscrit réunit deux courants intellectuels majeurs ayant marqué l’histoire de la pensée islamique médiévale. D’une part, il témoigne de l’importance du vaste mouvement de traduction des œuvres grecques, qui a permis la transmission, la préservation et l’adaptation des grands textes philosophiques d’Aristote, de Platon et d’autres penseurs antiques dans le monde arabe. Ce processus, amorcé dès le VIIIe siècle et consolidé au fil des siècles, a joué un rôle crucial dans l’enrichissement de la culture islamique, donnant naissance à une tradition philosophique unique, portée par des figures telles qu’al-Farabi (m. 872), Ibn Sina (m. 1037) et Ibn Rushd (m. 1198). D’autre part, ce manuscrit renferme une œuvre d’Ibn ‘Arabi (m. 1240), l’une des figures majeures du mysticisme soufi, dont la pensée se distingue par une exploration intime et spirituelle du divin, fondée sur l’expérience contemplative. La présence simultanée de ces deux traditions – la philosophie rationnelle et la mystique soufie – dans ce manuscrit illustre la diversité et la richesse du savoir arabe médiéval.