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Jean-Baptiste OUDRY (Paris, 1686 - Beauvais, 1755)
Léopard en colère
Estimate:
€30,000 - 50,000

Complete Description

Léopard en colère
Pierre noire, estompe et rehauts de craie blanche sur papier préparé anciennement bleu

Anciennement attribué à Huet sur une étiquette ancienne au verso de l’encadrement : « Huet (Jean-Baptiste-Marie)/une Panthère »

(Collé en plein sur un carton)


Angry leopard, black chalk, stump and white highlights, by J.-B. Oudry

12.40 x 16.53 in.

42 cm x 31.5 cm
Provenance:

Probablement cabinet de Paignon-Dijonval sous le n° 3227 de son Inventaire détaillé et raisonné des dessins et des estampes dont il est composé, par Bénard, Paris, 1810 : « quatre études d’animaux qui sont un léopard, un tigre, un lion et un chat sauvage, au crayon noir et blanc sur papier bleu, taille 16 pouces sur 10 pouces » ;

Collection particulière, Ile-de-France

Bibliography:

Jean Locquin, Catalogue raisonné de l’œuvre de Jean-Baptiste Oudry, Archives de l’Art Français, Nouvelle période, Tome VI, 1912 (réimpression 1968), probablement n° 802, p.138

Comment:

Œuvres en rapport :

Une étude rapide et sobre de la silhouette est conservée au Staatliches Museum de Schwerin (Inv. N° 1172Hz, fig. 1) (voir H. Opperman, catalogue de l’exposition J.-B. Oudry, Paris, Grand-Palais, 1982-1983, p.185, n° 97, p.186, repr.)

Le tableau au même musée (ibid., p.186-188, n° 98, repr.)

 

 

Notre dessin constitue une étude pour l’une des plus célèbres représentations d’un des animaux de la Ménagerie du Roy, qui fut exposé au Salon de 1741 sous le titre Un tigre masle en colère. Oudry peint à partir de 1739 une série de dix portraits des animaux de la Ménagerie sur ordre du Roy, et « sous la direction de Mr De la Peyronie Son premier chirurgien, qui voulait les faire graver, et former une suite naturelle pour le Jardin de Botanique de Sa Majesté », écrit Oudry au duc de Mecklembourg-Schwerin en 1750. Conçus grandeur nature pour orner un bâtiment du Jardin Botanique à Trianon, ils sont conservés par l’artiste à la suite de la mort de La Peyronie en 1747. Lorsque le duc lui écrit pour lui réclamer « quelques tableaux de sa façon », Oudry s’empresse de lui proposer la série.

Lors de l’exposition au Salon de 1741, le tableau du Léopard était exposé en pendant d'Un tigre femelle dans une attitude tranquille. Oudry avait la volonté d’opposer les expressions en s’inspirant de la théorie des passions appliquée aux hommes et d’octroyer ainsi une forme de sensibilité au règne animal.

D’autres études très finies du groupe Paignon-Dijonval, comme celles du lion ou du chat sauvage récemment réapparues, montrent qu’Oudry élaborait des dessins très soignés de ses compositions. Il ébauchait en outre les animaux à l’huile, comme le prouve le catalogue de la vente du graveur Jean-Denis Lempereur (1701-1779) du 24 mai 1773, qui mentionne une étude de léopard à l’huile sur papier dans le lot 686, « Trois idem qui sont un léopard, un sanglier et une hure de sanglier »1.

La collection du comte Tessin comprenait une série de douze dessins aux trois crayons dont un léopard2. Le thème du léopard, fauve des régions montagneuses, plaisait au public et Oudry réalisa aussi un Combat entre des léopards et des chevaux sauvages à la plume et au lavis d’encre de Chine3, un Combat de léopards4 , un Combat d’éléphants, lions, léopards et tigres5. Ces mises en scènes spectaculaires étaient destinées à devenir des tapisseries des Gobelins, mais Oudry n’obtint pas la commande espérée.

Le brio d’exécution de notre dessin réside dans la magnifique fourrure tachetée de l’animal, dont les ondulations subtiles rendent à la perfection la nervosité du fauve aux aguets, prêt à bondir sur son adversaire. Les taches de pierre noire ondulent en suivant la tension musculaire et les courbes sinueuses de la robe et de la queue, magnifiquement suspendue dans son mouvement comme un fouet prêt à fendre l’air, étincelant dans la lumière des rehauts de craie blanche.


Nous remercions Monsieur Hal Opperman de nous avoir aimablement confirmé l’authenticité de ce dessin inédit dans un courriel en date du 13 octobre 2024. Nous remercions également Pierre Jacky de nous avoir confirmé l'authenticité de ce dessin par un examen de visu en date du 6 mars 2025.


1.     Voir Locquin, op.cit., p.135, n° 777

2.     Ibid., n° 817

3.     Opperman, op.cit., p. 201-202, n° 108, repr.

4.     Ancienne collection Repnine, vente à l’Hôtel Drouot, le 6 juin 1907, n° 72, repr.

5.     Locquin, op.cit., n° 696

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