(Pliure à gauche, quelques rousseurs)
Front : London draft horse with its harness seen from the rump ; Back : London figures: a street sweeper, a man and a child, watercolor, by T. Géricault
10.23 x 7.28 in.
Collection His de La Salle, son cachet (L.1333) en bas au centre ;
Collection Heseltine, son cachet (L.1508) au verso ;
Sa vente, Londres, Sotheby's, 27-29 mai 1935, n° 240, acquis par Maurice Gobin ;
Collection Maurice Gobin (1883-1962), son cachet (L.1124b) au verso ;
Puis par descendance ;
Collection particulière, Ile-de-France
Géricault, Paris, Grand Palais, 1991-1992, p. 210, n° 227, repr. fig. 334
Charles Clément, Géricault, Etude biographique et critique, avec le catalogue raisonné de l’œuvre du maître, Paris, 1879, édition Didier et Cie, n° 143, et p. 387, sous le n° 31 du catalogue des lithographies
Maurice Gobin, Géricault dans la collection d’un amateur, Paris, 1958, édition Editart, n° 32-33
Maurice Gobin, L’art expressif au XIXe siècle français, Paris, 1960, édition des quatre chemins, repr.
Lorenz Eitner, Géricault: Sa vie, son œuvre, Londres, 1983, pp. 223, 350 note 57, 351 note 63 (15)
Lorenz Eitner, Géricault: Sa vie, son oeuvre, Paris, 1991, pp. 300, 432 notes 57 et 63
Germain Bazin, Géricault Tome VII, 1997, p. 72 n° 2138 et p. 98 n° 2210, repr.
Charles Clément mentionne cette feuille comme préparatoire pour un des chevaux de la lithographie Entrance to the Adelphi Wharf (fig. 1) comme une étude pour le cheval de droite au premier plan, « une étude à la mine de plomb, magistralement lavée à l’encre de Chine, pour le cheval placé à droite au premier plan ; elle est en contrepartie de la lithographie. Au verso de cette étude se trouvent deux balayeurs et un enfant, à la mine de plomb. ». Il cite également le dessin sous le n° 143, dessin préparatoire à la lithographie perdu, récemment réapparu dans une vente publique à Saint-Valéry-en-Caux1.
Le croquis au verso au crayon noir prouve bien qu’il s’agit du même dessin que celui cité par Clément2. On peut en dater son exécution pendant son séjour à Londres ; la lithographie Entrance to the Adelphi Wharf fut produite en mai 1821.
Cependant le cheval est vu sous un angle légèrement différent, et attelé selon toute vraisemblance à une voiture d’où Géricault le dessine. Il n’est donc pas directement préparatoire à la lithographie et au dessin cités par Clément mais les précède sans doute dans le temps.
L’encolure est en fait obstruée par un harnais de caractéristique anglaise connue sous le nom de « housing »3. Le cheval, avec ses fanons poilus, est typique des chevaux de trait anglais comme les Clydersdales écossais ou les Shires du Yorkshire.
Concernant la provenance, le collectionneur Horace His de La Salle s’engagea dans les Mousquetaires du Roi comme Théodore Géricault en 1814. Même si leurs opinions divergèrent, il y eut un esprit de corps auquel le collectionneur se rattacha probablement. Géricault était de quatre ans l’aîné de His de la Salle, né en 1795. Il semble que His de la Salle se soit néanmoins mis à collectionner les œuvres de Géricault bien après son décès en 1824, à partir des années 1840. Outre ses dons à des institutions ou à des collectionneurs comme Léon Bonnat, la vente organisée en 1880 par Thibeaudeau chez Christie’s à Londres dispersa au moins 32 dessins provenant de l’ensemble préservé par sa compagne Madame White4.
1. Vente anonyme ; Saint-Valéry-en-Caux, Me Roquigny, 1er janvier 2024, adjugé 197 500 €.
2. Géricault, cat. exp., Paris, Grand Palais, 1991-1992, p. 388.
3. Voir Bazin, op. cit., p. 12.
4. Laurence Lhinares et Louis-Antoine Prat, Officier et Gentleman au XIXe siècle, la collection Horace His de La Salle, Paris, musée du Louvre, ed. Liénart et Louvre éditions, 2020.