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Armand SEGUIN (Paris, 1869 - Châteauneuf-du-Faou, 1903)
Rêveries bretonnes
Estimate:
€20,000 - 30,000
Sold :
€49,856

Complete Description

Rêveries bretonnes
Aquarelle gouachée sur trait de crayon noir

Annoté, signé et daté 'Souvenir amical- / a - Seguin / octobre - 1901 -' dans le bas du motif

Papier filigrané au blason couronné


Breton reveries, watercolour and gouache on black pencil, signed, by A. Seguin

11.02 x 9.05 in.

28 cm x 23 cm
Bibliography:

en rapport :

Wladyslawa Jaworska, Paul Gauguin et l’Ecole de Pont-Aven, Neuchâtel, 1971, p.139 à p.148

Comment:

Séguin arrive au Pouldu en 1891, à 22 ans. Il devient très vite le disciple favori de Paul Gauguin et son compagnon inséparable. Gauguin préface sa première exposition en 1895 chez Le Barc de Boutteville, et Maurice Denis en fait une critique élogieuse dans « La Plume ». Il est lancé, mais ne décollera qu’à retardement, après son décès. Gauguin cherche à l’entraîner dans son sillage aux Iles, mais Séguin ne peut l’accompagner faute de moyens financiers. Gauguin le relancera, en vain. Séguin, toujours dans l’embarras matériel, vit de son don pour l’illustration. Il a l’instinct de la ligne, et s’adapte sans problème aux arabesques de l’Art Nouveau.

La fraîcheur de cette aquarelle doit autant à la souplesse de ses courbes qu’à la science de son lavis. Il est un spécialiste de l’aquarelle et expose en 1897 un ensemble de projets d’éventails où l’on retrouve la thématique des femmes bretonnes posées au premier plan sur un fond de mer parsemé de silhouettes de bateaux.

La femme ici semble observer comme au travers d’un hublot cette mer des travailleurs avec une distance nonchalante, ses formes et ses vêtements ondulant et fusionnant dans une vague ourlée ; sa chevelure comme une larme glisse au coin de l’œil. La mer est verte et jaune, les bateaux rouges. Cette altération quasi daltonienne de la vision invite au rêve, au voyage. Séguin, à défaut de suivre Gauguin à l’autre bout de la planète, voyage dans son monde intérieur.

Son « Souvenir amical » semble un clin d’œil à une jeunesse bénie déjà éloignée. En 1900, en Bretagne, à Chateaulin, où il résidait, il attenta à ses jours avec un rasoir. Malade, en proie « aux plus terribles cauchemars de sa vie », il est sauvé par son ami Paul Sérusier, qui l’invite chez lui à Châteauneuf-du-Faou et le sort de sa dépression. Sérusier lui cède son ancien atelier et les deux artistes s’épaulent dans leur création. La mort de son idole, Paul Gauguin, en 1903 lui porte un coup fatal au moral. Séguin s’éteint en janvier 1904 : « Ce pauvre Séguin, comme vous l’avez vu, est mort sans aucune souffrance, n’ayant pas sa connaissance, il s’est éteint comme une lampe ». Ses paupières se sont fermées à 37 ans sur ses songes.



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