Anciennement La Galerie d'Art, Mulhouse et Strasbourg, selon une étiquette au verso

Fils d’un capitaine au Long Cours breton, Henri Le Sidaner nait à l’Ile Maurice et finit de grandir à Dunkerque où son père est devenu courtier maritime. L’enfant est alors le spectateur attendri des goélettes se préparant pour la Grande Pêche à la morue et sans doute l’intime des matelots qui fréquentent la cuisine de ses parents. Son incurable mal de mer l’empêche de suivre le chemin de ses aïeux, mais dès ses premiers essais conservés, il reproduit les voiliers dont il restera le spectateur attendri. A l’automne 1880, quelques jours après son arrivée à Paris pour essayer d’intégrer l’École des Beaux-Arts, il apprend la mort de son père, perdu en mer. Une fois, lisant que le cadavre d’un officier de marine avait été, conformément aux usages, jeté en mer, il déclarera à ses enfants que c’était probablement là la plus belle de toutes les sépultures.

             Voilier par mer calme est peint en 1885 en mer du Nord, ou bien à Dunkerque, où résidait sa famille, ou peut-être à Etaples où l’artiste vient de s’installer, quittant l’atelier de Cabanel pour travailler sur nature avec le soutien de son maître. La toile, peinte avant sa connaissance de l’impressionnisme, reste une des très rares œuvres conservées cette année-là, avec Voilier sur la lagune dans un format marine horizontal, et L’Église d’Etaples donnée à la ville de Dunkerque dont sa bourse dépend. Les autres ont été détruites par son créateur.

Depuis ses débuts, pour épouser la voile d’un bateau ou peindre un portrait en pied, le peintre se sera laissé tenter par le format vertical, ainsi Marine, temps gris, 1884, conservée au musée des Beaux-Arts de Calais. Son chemin trouvé, devenant le contemplateur des citées endormies, il y renoncera.

Nous remercions Monsieur Yann Farinaux de nous avoir confirmé l’authenticité de ce tableau par un examen de visu, ainsi que pour la rédaction de cette notice, en date du 15 janvier 2025. Un certificat sera délivré à l’acquéreur.