Sans cadre
Marie Bracquemond, Bernheim-Jeune 1919, cat. n° 75 : « Sur la terrasse de La Chabanne »
Minutieusement préparée par une aquarelle aujourd’hui conservée au musée d’Orsay, cette toile offre la part la plus séduisante de la peinture de Marie, par l’association d’une touche très libre et papillonnante à une gamme chromatique vive et claire, évoquant les œuvres d’Eva Gonzales, Mary Cassatt ou Berthe Morisot. L’artiste représente probablement ici sa demi-sœur Louise respirant le parfum d’un rosier sur la terrasse de la Chabanne, villa familiale des Bracquemond près d’Ussel. La robe bleu-gris du modèle n’est plus que le prétexte à traduire les reflets de lumière sur l’étoffe en des effets de pâte qui se déploient librement et qui témoignent d’une parfaite maitrise technique, suscitant quelques années plus tard les éloges de Gustave Geffroy « Par le faire aisé, la peinture de premier jet d’après des études le plus souvent dessinées, il y a une parenté avec la peinture du siècle dernier, une continuation d’art sans imitation, avec l’ajouté d’un sentiment très vif de la modernité, d’une originalité rapide et franche[1] ».
[1] Gustave Geffroy, « Marie Bracquemond », La Vie artistique, III, Paris, 1894.