Sans cadre
Ce grand dessin se rapporte à l’une des plus importantes réalisations de Marie, aujourd’hui disparue : un immense panneau de carreaux de céramique (environ 300 x 700 cm) destiné à faire valoir un nouveau type de décoration lors de l'exposition de l'Union centrale des beaux-arts appliqués à l'industrie qui se tient à Paris en 1876. L’ensemble, résultat d’une collaboration avec Félix qui en aquarelle la composition (fig. 1), est ensuite présenté par la maison Haviland à l’Exposition universelle de 1878 et acquis par le Museum of Fine Arts de Philadelphie, d’où il a disparu. Bien que le sujet allégorique, les « Muses des arts », demeure assez traditionnel, les prouesses de dessin de Marie amenées à grande échelle séduisent Edgar Degas qui ne manque pas d’en vanter les mérites à Félix dans une de ses lettres : « La grande composition est superbe. Quels jolis arrangements de types et d'étoffes. - Je vous assure, madame Bracquemond et vous, que ça m’a séduit complètement[1] ». C’est sans doute ce qui amène Degas à inviter Marie à montrer dès l’année suivante les cartons de ce panneau pour la quatrième exposition impressionniste (cat. n° 1). Notre grand feuille rassemble deux études, l’une prépare la draperie de l’Architecture, allégorie occupant le panneau de gauche, tandis que l’autre fixe l’attitude de la Peinture, tenant sa palette, assise dans le panneau central aux pieds de la Poésie.
[1] Lettre de Degas à Félix Bracquemond, n. d. [1878], in Lettres de Degas, Paris, Grasset, 1945, p. 43.