Encre de Chine sur carton pour la
planche 9 de cet album publié en 1986 aux
éditions Dargaud. Signé. D’après l’oeuvre
de Gustave Flaubert. 80 × 60 cm.
Philippe Druillet illustre la violence
de l’histoire et de la passion.
Il se concentre sur le jaillissement
des formes et les réactions
émotionnelles, sur des signes, des
corps ou des visages qui forment
un choeur dramatique. Il s’approche
au plus près du chaos mais il sait
maîtriser cette convergence de
forces afin de propulser la narration.
Le dessin est une exclamation
radicale qui brise les conventions
et réorganise le monde : le style très
direct traduit une énergie brute
en images. On retrouve ici
la gestuelle exaltée et les accès
fantasmatiques de Philippe Druillet,
son envie furieuse de bouleverser
les trajectoires : le trait acéré et
les mouvement pulsionnels font
éclater le récit. Il y a toujours
dans son dessin une dimension
convulsive, il va droit au but et
envisage chaque scène comme un
lieu d’affrontement, enchaîne les
ruptures et s’appuie sur le tumulte
de l’encre de Chine pour partager
avec le lecteur une émotion
spontanée.