Ancienne collection M.D., avant 1960

Puis par descendance

L’obligation de verser l’aumône constitue le troisième pilier de l’islam et témoigne de l’importance du don dans la pratique religieuse musulmane. Généralement distribuée à la fin du mois de Ramadan, elle devait consister en quatre fois le contenu de deux mains jointes remplies de nourriture. Ce calcul repose sur un étalon originel remontant au prophète Muhammad. Les mesures d’aumône (mudd-s) s’en font le témoin direct, le décor calligraphié de leur corps retraçant systématiquement la chaine de transmission (isnad) jusqu’au mudd du premier compagnon du prophète. Quelques exemplaires, généralement produits au Maroc, sont aujourd’hui conservés. Les mudd-s produits durant les XVIIe et XVIIIe siècles s’y distinguent notamment de ceux plus anciens, dont un daté de 734 H/1334 aujourd’hui perdu, par la typologie de leur décor. Le texte d’isnad est ainsi inscrit dans des arcatures dont les écoinçons sont ornés de fleurons. On peut notamment évoquer deux exemplaires datés de 1180 H/1697 et 1209 H/1795, conservés respectivement à Rabat (musée national des bijoux, sans numéro d’inventaire) et Fès (Dar Batha, inv. 411.389/47.1488), et publiés dans Lintz et al. 2004, Le Maroc médiéval, nos. 278 et 279, pp. 470-1.