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Meiffren COMTE
Composition aux pièces d'argent, tapis d'Orient, vase en porphyre, coquillage, bigarade et cédrat
Estimate:
€80,000 - €120,000
Sold :
€262,400

Complete Description

Composition aux pièces d'argent, tapis d'Orient, vase en porphyre, coquillage, bigarade et cédrat
Toile

(Restaurations sur une bande d'environ 12 cm en partie supérieure)


Composition with silver coins, oriental rug, porphyry vase, seashell and citrus, canvas, by M. Comte

47.64 x 79.72 in.

202.5 cm x 121 cm
Provenance:

Collection Charles Marcotte d'Argenteuil (1773-1864), au château du Poncelet, aux environs de Meaux, jusqu'en 1995 ;

Puis par descendance ;

Collection particulière, Charente

Comment:

Notre tableau constitue le chef-d'œuvre de Meiffren Comte et probablement sa composition la plus ambitieuse eu égard à son format et au choix des objets luxueux représentés. Inédite, elle s'affirme comme l’une des plus somptueuses natures mortes du XVIIe siècle français qui nous soient parvenues, rivalisant avec les grands exemples baroques contemporains de Willem Kalf, Abraham Brueghel et Cristoforo Munari. L'alternance de pièces verticales et d'éléments obliques donne un rythme musical à l'ensemble. Bien que travaillant essentiellement à Aix-en-Provence et à Marseille, Comte voyage à Rome dans sa jeunesse où il voit les œuvres de Francesco Fieravino, dit il Maltese (1611-1654). Il se rend également à Paris dans les années 1671 et 1675. Il est nommé peintre des Galères du roi par Louis XIV et, lors de son séjour parisien, travaille avec les artistes de la manufacture des Gobelins, dont Baudouin Yvart ainsi que pour d’autres élèves de Charles Le Brun1

 

De gauche à droite, nous découvrons un vase en porphyre à anse et godrons qui s'inspire de celui des collections de Louis XIV. Un exemplaire très proche est aujourd'hui conservé au musée du Louvre (MR 2840). Le chandelier portant sur le thème des exploits d'Hercule est l’un de ceux imaginés par Le Brun pour Versailles. Ciselés par Thomas Merlin et René Cousinet2, ils furent fondus en 1689 pour faire face aux difficultés financières du royaume. Un autre flambeau appartenant à cette même série des Travaux d’Hercule est représenté sur deux tableaux de Meiffren Comte conservés dans les collections du château de Versailles (MV8919 et MV8555). Plusieurs dessins de Charles Le Brun et son atelier sont conservés et offrent un témoignage de la commande de flambeaux faite aux orfèvres Jean de Viaucourt, René Cousinet, Thomas Merlin et Jacques Du Tel qui produisirent également plusieurs ensembles de flambeaux dont un autre sur le thème des douze mois de l’année. D’importance toute particulière, il est possible que certains flambeaux de cette série des Travaux d’Hercule aient été placés au salon de Mars3. Au centre, l’aiguière en argent avec le décor de l'entrée triomphale à cheval appartient au répertoire habituel du peintre, tout comme le grand bassin, le cédrat ou les oranges4. A droite, le coquillage est un grand lambi des Antilles, qui fait également partie des motifs de prédilection du peintre. La poignée très richement ornée d’une dague déposée sur un bas-relief en marbre est également représentée à l’extrémité droite du tableau ainsi que juste derrière, ce qui semble être un sucrier. Ces bassins décorés par registres concentriques ainsi que ces aiguières aux amples décors sculptés, dits ornements auriculaires, ont disparu. Aussi, les tableaux de Meiffren Comte constituent des documents de premier plan pour se faire une idée des objets d’orfèvrerie qui devaient être visibles aux Gobelins et au Garde-Meuble.

 

 

1.        Voir sur la vie et l’œuvre de Meiffren Comte : Michel Faré, Le Grand siècle de la Nature morte en France. Le XVIIe siècle, Fribourg, 1974, p. 205-232. 

2.       Catalogue de l’exposition Quand Versailles était meublé d’argent, Versailles, musée national du château de Versailles et de Trianon, 2007-2008, p. 239-240, repr. p. 37, fig.15. 

3.       Nous renvoyons à ce sujet à l’article de Gaëlle Taxil, « L’ameublement et le décor intérieur du salon de Mars (1673-1789) », Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles, (en ligne), Articles et études, mis en ligne le 16 juillet 2014, consulté le 6 octobre 2024.

4. L’aiguière est à rapprocher de celle qui figure sur la Nature morte au bassin et aux deux aiguières qui se trouve en collection privée (l’œuvre est illustrée dans l’ouvrage de Michèle Bimbenet-Privat, Les orfèvres et l’orfèvrerie de Paris au XVIIe siècle, tome II, Les œuvres, Paris, 2002, p. 132). Plusieurs pièces d’orfèvrerie de notre toile sont aussi représentées sur la nature morte de l’ancienne collection Heim-Gairac (voir Faré, op. cit., repr. p. 226-227). 

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