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Atelier des Frères LE NAIN
La halte du cavalier
Estimate:
€30,000 - €40,000
Sold :
€39,360

Complete Description

La halte du cavalier
Huile sur toile

The rider’s stop, oil on canvas, by Le Nain brothers workshop

21.85 x 25.98 in.

66 cm x 55.5 cm
Provenance:

Collection du colonel Clerc ;

Vente de la succession de Madame Clerc ; Paris, Galerie Charpentier, 9 mai 1952, n° 70 (comme attribué à Louis Le Nain) ;

Collection Edouard des Courières (1896-1987), Limoges ; 

Puis par descendance

Exhibitions:

Le Paysage Français de Poussin à Corot, Paris, Petit Palais, mai-juin 1925, p. 125, n° P. 177, ill. pl. XVII (comme attribué à Louis Le Nain)

Bibliography:

Paul Fierens, Les Le Nain, Paris, 1933, p. 60, n° 10a (comme réplique)

Le Nain, cat. exp., Paris, musée du Petit Palais, 1934, p. 34, mentionné dans la notice du n° 14 (comme réplique)

Claus Michael Kauffmann, Catalogue of Foreign Paintings vol I. before 1800, Victoria and Albert Museum, Londres, 1973, p. 169

Sylvie Béguin, Donation Picasso : la collection personnelle de Picasso, cat. exp., Paris, musée du Louvre, 1978, p. 44

Pierre Rosenberg, Tout l'œuvre peint des Le Nain, Paris, 1993, p. 83, n° 41B, repr. 

Hélène Seckel-Klein et Emmanuelle Chevrière, Picasso collectionneur, cat. exp., Munich, Kunsthalle der Hypo-Kulturstifting, 1998, p. 152

Nicolas Milovanovic, Les frères Le Nain. Bons génies de la sympathie humaine, Paris, 2019, p. 230, cité dans la notice n° 55

Comment:

L’exposition Le mystère Le Nain qui s’est tenue au musée du Louvre Lens en 2017, comme les travaux de Jacques Thuillier puis de Nicolas Milovanovic à sa suite, ont montré à quel point démêler l’écheveau de l’intrigue Le Nain constitue une véritable gageure. Originaires de Laon, Antoine, Louis et Mathieu Le Nain réalisent à Paris dans les années 1640 un ensemble d’œuvres particulièrement originales. Travaillant tous trois au sein d’un même atelier, de nombreux tableaux sont le fruit de collaborations. Si quelques rares œuvres de ce corpus sont signées, elles ne portent qu’un nom de famille, nous privant d’identifier la personnalité artistique de chaque frère par ce biais. D’amples recherches menées autour des sources primaires et secondaires ainsi que par comparaison stylistique ont été nécessaires aux différents historiens de l’art s’étant attaqué au mystérieux cas Le Nain pour tenter de définir et caractériser trois groupes distincts aux contours souvent poreux : le groupe « Antoine », le groupe « Louis » et le groupe « Mathieu ».

Notre œuvre, dont l’iconographie figure parmi celle que l’on associe habituellement aux Le Nain, représente un groupe de paysans qui semblent poser dans un paysage de plaine. Elle est à rapprocher

 

du tableau de Louis Le Nain peint vers 1645 se trouvant dans les collections du Victoria & Albert Museum à Londres (0,546 x 0, 673, legs Ionides, CAI.17)1. Si le coloris employé est plus sourd, notre version est plutôt fidèle à la composition londonienne, en dehors du chien, recouvert sur notre toile, et des moutons dont nous devinons seulement une silhouette placée entre les jambes de l’enfant et celles du cavalier. Des hésitations concernant la présence du chien s’observent cependant à la réflectographie infrarouge. L’étude de la couche sous-jacente du tableau montre qu’il a tantôt été figuré debout, comme il l’est sur le tableau de Londres, tantôt assis. D’autres repentirs s’observent à l’œil nu sur l’œuvre comme au niveau du chapeau du cavalier, du retour de sa botte ou encore de la jambe droite de l’enfant jouant du flageolet. Nicolas Milovanovic a montré que l’atelier des Le Nain fonctionnait autour d’une organisation horizontale où les trois frères peintres agissaient sans domaine de spécialité et où les tableaux débutés par l’un étaient achevés par l’autre sans hiérarchie. Il montre également dans son étude que les sujets étaient régulièrement « recyclés » au sein de l’atelier2. Les œuvres étaient ainsi régulièrement laissées inachevées puis revues, complétées voire transformées. Ce phénomène de reprise et de remploi est illustré par notre tableau qui constitue une version d’atelier en très bel état de conservation du tableau de Londres que l’on donne à Louis Le Nain.


1.        Une autre version nous est connue. Ayant appartenu à Pablo Picasso qui l’avait acquise en 1919 ou 1920 comme une œuvre authentique des frères Le Nain (huile sur toile, 0,57 x 0,67 m), elle est aujourd’hui conservée au musée Picasso (RF 1973.70).

2.       Sur cette question, voir Nicolas Milovanovic, Les frères Le Nain. Bons génies de la sympathie humaine, Paris, 2019, p. 57-59.

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