2
Pays-Bas, fin du XVe siècle Suiveur de Rogier van der Weyden
Sainte Hélène et Sainte Véronique
Estimation:
€30,000 - €50,000
Sold :
€39,360

Lot details

Sainte Hélène et Sainte Véronique
Paire d'huiles sur panneaux de chêne, éléments de polyptique

Pour sainte Hélène : annoté 'Sainte Hélène / 701 / 33' à l'encre au verso

Pour sainte Véronique : annoté 'Sainte Véronique / 701 / 5(...)' à l'encre au verso

Annoté 'Van der Veyden / n° 196. / Vente / Leroy d'Etiolles / 22 février 1861. / provenant / de la Gallerie / du Cardinal / Fesch.' à l'encre sur le cadre au verso

(Restaurations)


Saint Helena and Saint Veronica, oil on oak panels, a pair, Netherlands, late15th C., follower of Rogier van der Weyden

24.21 x 7.68 in.

19.5 cm x 61.5 cm
Provenance:

Collection du cardinal Joseph Fesch (1763-1839), une ancienne inscription sur le cadre au verso (les œuvres figurent dans l'inventaire après décès du cardinal Fesch dressé en 1839 : ‘Due quadri in tavola alto piede uno, e cinque sesti, larghi pollici sette rappresentanti uno la Religione e l'altro la Veronica di Scuola Tedesca Scudi Dieci l'uno, in tutto Scudi Venti 20', n° 15553 et n° 15554 ; les panneaux sont également décrits dans le catalogue des peintures de sa collection à Rome dressé en 1841 : ‘Sainte Véronique, cette figurine peinte dans un style noble, et d’une belle exécution, appartient à l’école allemande ; la Religion Chrétienne, on trouve dans ce tableau les mêmes qualités que celles indiquées ci-dessous’, n° 2370 et 2371) ;

Collection du Dr. Jean-Jacques-Joseph Leroy d'Etiolles (1798-1860), chirurgien et urologue, Paris ;

Sa vente après décès ; Paris, Hôtel Drouot, Mes Escribe et Febvre, 21 février 1861, n° 136 ;

Collection particulière, Île de France

Comment:

Nos deux panneaux sont très probablement les volets extérieurs d’un polyptique démantelé au cours de l’histoire, la technique de la grisaille étant la plus courante pour les panneaux se dévoilant lorsque l’œuvre est en position fermée. La sainte Véronique traitée dans un subtil camaïeu de blancs et gris où seules les carnations du Christ et de la Sainte se révèlent en couleurs, est ici librement inspirée de la figure de Rogier van der Weyden dans son retable conservé au Kunsthistorisches Museum de Vienne (inv. n°901). La figure de Véronique se popularise largement durant le XVe siècle et nombre de retables et tableaux, nordiques ou italiens, reprennent cette iconographie devenue célèbre figurant la sainte portant le voile qu’elle essuya sur le visage du Christ au cours de sa Passion dévoilant sa Sainte Face. Plus rare est la représentation de sainte Hélène. Cette dernière, mère de Constantin, se tourna vers le christianisme à la suite de son fils premier empereur romain converti au début du IVe siècle. La Sainte mit sa vie au service de cette foi nouvelle, s’éloignant des mondanités liées à son statut afin de se dévouer aux pauvres. Selon la tradition, à la fin de sa vie, Hélène entreprit un voyage en terre sainte afin de visiter les lieux sacrés, mais aussi et surtout de retrouver la Sainte Croix. Cette quête fut couronnée de succès et c’est la raison pour laquelle l’iconographie admise pour cette sainte la montre tenant la vraie Croix. Il apparait que cette représentation de la sainte n’est pas parfaitement connue et maitrisée par les historiens au XIXe siècle puisque dans l’inventaire de la collection d’œuvres du Cardinal Fesch, dont sont issus nos panneaux, ce dernier est décrit comme une allégorie de la Religion. Notre paire de tableaux, précisément décrite dans son inventaire après décès de 1839 puis dans le catalogue des peintures de sa collection à Rome dressé en 1841, faisait en effet partie de la considérable collection d’œuvres appartenant à l’oncle de l’empereur Napoléon Ier (on dénombre plus de 17.000 objets d’art et 16.000 tableaux). 

Nous connaissons une autre version, probablement des copies, de ces deux saintes qui occupent le verso des volets latéraux d’un triptyque au centre duquel est représentée la déploration du Christ mort, conservé au Barber Institute of Fine Arts (No.60.4). Ces deux volets latéraux représentent des scènes de l’Ancien Testament qui annoncent la Passion du Christ. Sur le panneau de gauche, au verso duquel se trouve sainte Hélène, on peut voir Adam et Eve pleurant la mort de leur fils Abel, scène préfigurant la douleur de la Vierge pour la mort de son Fils. Sur celui de droite, où figure sainte Véronique, il s’agit de Jacob et Rachel convaincus de la mort de leur fils Joseph. Ce triptyque est à mettre en relation avec une autre version de la même composition qui est (ou qui fût) conservée à la National Art Gallery de Kiev. On ne connait que le recto des deux volets latéraux, dont nos panneaux pourraient être les versos.

Nous remercions Robert Wenley de nous avoir aimablement signalé cette information. 


Contacts

Matthieu FOURNIER
Sale Administrator
Tel. +33 1 42 99 20 26
mfournier@artcurial.com

Absentee bids & telephone bids

Kristina Vrzests
Tel. +33 1 42 99 20 51
bids@artcurial.com

Actions