5 tomes en 3 volumes in 32, demi-basane fauve à petits coins, dos à nerfs ornés de grecques et de roulettes dorées, tranches jaunes (Reliure de l’époque).
190 pp., [1] f. ; 190 pp. – 196 pp. ; 195 pp. – 188 pp.
Édition originale (également à l’adresse de Méline et Cans à Bruxelles) « autorisée pour la Belgique et l’étranger, interdite pour la France ». Imprimée sur les presses de J. Nys à Bruxelles. Elle sera complétée en 1862 par 3 autres volumes.
Alors qu’il avait prévu de faire un grand voyage au Moyen-Orient, Dumas sur un coup de tête accompagne des amis russes à Saint-Pétersbourg afin d’être le témoin de mariage de l’un d’entre eux. Son périple le conduira ensuite en Finlande, à Moscou et, par la Volga, à Nijni-Novgorod, jusqu’à Astrakhan sur la mer Caspienne.
Au fur et à mesure des étapes, Dumas envoie des lettres pour ses lecteurs du Monte-Cristo. Il s’enchante de tout et écrira à une de ses maîtresses « je suis rajeuni de dix ans ». Le français que parlent couramment les élites russes lui permet de passionnantes rencontres notamment avec les intellectuels.
Toujours féru d’histoire, Dumas, au hasard de ses visites, retrace l’histoire de la Russie depuis Ivan le Terrible.
Quand il y arrive, le pays qu’il découvre est, sur le plan social et politique, à un moment charnière, puisque Alexandre II, monté sur le trône en 1855 mène une politique libérale qui aboutira en 1861à l’émancipation totale des serfs (quand il arrive en Russie en 1858 les paysans des domaines de l’État viennent d’être émancipés). Mais Dumas pointe la corruption des fonctionnaires et le « vol » officiel en Russie.
La traversée de cet immense pays lui vaut quelques émotions fortes comme l’incendie auquel il assiste à Moscou particulièrement impressionnant dans une ville construite toute en bois et qui dut lui rappeler le grand incendie de 1812 qui précipita le retour en France désastreux de l’armée de Napoléon. La foire gigantesque de Nijni-Novgorod est aussi l’occasion d’un morceau de bravoure. Là il fera la connaissance des véritables héros de son roman le Maître d’armes. Plus Dumas s’enfonce vers l’est plus les contrées se font sauvages offrant au voyageur l’occasion de pages pittoresques.
Dumas est accueilli en héros, célébré, partout c’est une « espèce de triomphe perpétuel ». Il fait provision de paysages, de personnages hauts en couleurs, d’histoires et d’anecdotes qui lui serviront dans ses prochains ouvrages.
Vicaire II, 723 ; Talvart 164 A ; Munro, 323.
Petits frottements aux coiffes et aux coins, rares rousseurs et taches.
Un des récits de voyage les plus intéressants de Dumas et une passionnante introduction à la Russie du milieu du XIXe siècle.
Précieux exemplaire de la duchesse de Berry, sans l’étiquette ni le numéro d’inventaire de sa bibliothèque au château de Brunsee, d’une édition de toute rareté.