Fille unique de Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, et de son épouse Isabelle de Bourbon, Marie de Bourgogne (1457-1482) était l'unique héritière des riches domaines du duché de Bourgogne. En 1447, elle succéda à son père, mort au combat, et épousa l'archiduc Maximilien d'Autriche, futur empereur Maximilien Ier. L'identification de notre tableau à Marie de Bourgogne est étayée par des comparaisons avec d'autres effigies du modèle, dont la plupart sont cependant posthumes .
Cette œuvre est rattachée au corpus du Maître de la Légende de sainte Madeleine, qui a été constitué à partir d'un retable polyptique illustrant la légende de sainte Madeleine, dont les volets sont aujourd'hui conservés dans les musées de Budapest, Copenhague, Philadelphie, Schwerin et Vienne. Cette attribution a permis la constitution d'un groupe homogène d'une quarantaine d'œuvres dont l'attribution à ce maître repose essentiellement sur des critères purement formels. Le Maître de la Légende de sainte Madeleine, peintre actif à Bruxelles dans le dernier quart du XVe sie?cle, s'inscrit dans la continuité de l'œuvre de Roger van der Weyden et peut être rapproché du travail de Bernard van Orley.
Notre modèle est représenté nimbée, avec les attributs de Marie-Madeleine : une longue chevelure, de riches vêtements en partie dorés et ornés de perles et cabochons, et un vase à parfum. Une dizaine de versions de cette composition sont connues, avec variantes et de qualité inégale, telles celles conservées à Londres (National Gallery, inv. NG2614), au château de Chantilly (inv. PE 588), à Bruxelles (musées royaux des Beaux-Arts, inv. 9791) et dans des collections privées (voir par exemple ancienne collection du baron Robert Gendebien, Londres, Sotheby's, 4 juillet 2007, n° 15).

1 Voir l'argumentaire développé dans le catalogue de l'exposition J.O. Hand, C.A. Metzger, R. Spronk, Prayers and Portraits. Unfolding the Netherlandish Diptych, 2006, New Haven & Londres, p. 192-97, 320.