Elève du peintre Pierre Rivalz, Jean Suau (1755-1841) s'inscrit par son œuvre dans l'ample production de la peinture d'Histoire au cours de la période charnière qu'est celle du passage du XVIIIème au XIXème siècles. Peintre toulousain et lauréat du grand prix de l'Académie de 1784, il en devient membre puis professeur. Figure de constance en matière artistique, il enseigne à l'Ecole des Beaux-arts de Toulouse et participe à la conservation de la stabilité artistique dans une société où la politique et le cadre institutionnel sont altérés. La grande qualité de sa technique ainsi que celle de l'enseignement qu'il a reçu transparaissent au travers de son œuvre, et permettent de percevoir un goût certain pour la peinture d'Histoire. Malgré le fait que son œuvre ait été éclipsée par l'abondance de la production de ses rivaux, soutenus par la commande publique, Jean Suau marque la production artistique toulousaine. Il comptera parmi ses élèves Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867).
C'est dans ce contexte que notre dessin s'inscrit. Diane et Apollon tuant les enfants de Niobé est un thème classique de la peinture d'Histoire. Il traite du massacre des quatorze enfants de la reine de Thèbes, Niobé, par Diane et Apollon. La reine avait provoqué la colère des jumeaux en revendiquant le culte de Latone, leur mère, par la mise en avant de la qualité de sa progéniture. Le dessin représente la scène du massacre, Niobé se tenant debout, certains de ses enfants mourant, d'autres s'enfuyant.