Sardanapalus on his stake, oil on canvas, by A. M. Colin
Provenance:
Probablement vente de l'atelier de l'artiste, Paris, Hôtel Drouot, Me Boussaton, 2 février 1876, n° 54
Comment:
Alexandre Marie Colin, ami d'Eugène Delacroix avec lequel il a souvent été confondu, est l'un des instigateurs du mouvement romantique français. Jeune, il est l'un des élèves les plus doués d'Anne Louis Girodet, dont il fréquente l'atelier entre 1814 et 1817.
Entre 1819 et 1868, il expose de manière régulière au Salon. De manière inhabituelle pour son époque, il aime à représenter des sujets historiques et littéraires sous forme de tableaux de chevalet. Le Sardanapale que nous présentons aujourd'hui s'inscrit dans cette tendance. Cette œuvre est plus fidèle à l'idée originelle de lord Byron que le célèbre tableau exposé par Delacroix au Salon de 1827, sans ne rien avoir à envier à sa manière théâtrale et tourmentée.
Enlacée avec passion par Myrrha, son amante ionienne, le tyran attend la mort sans sourciller. Les deux amants ignorent la désolation qui fait rage autour d'eux, trônant au-dessus des nués dans la droite ligne des héros romantiques du XIXe siècle. On reconnait dans les traits de Myrrha ceux de Mademoiselle Rose, modèle que partageaient Bonington, Delacroix ('La mort de Sardanapale', 1827, musée du Louvre) et Colin.
La littérature de lord Byron constitue une source d'inspiration dès 1825 pour Colin ('Othello et Desdémone', New Orleans Museum of Art) et le restera pendant toute sa carrière ('Dom Juan et Haydé', 1837).
Notre tableau est vraisemblablement celui mentionné dans le catalogue de la vente après décès d'Alexandre Colin le 2 février 1876 sous le numéro 54.