Carte grise française
Châssis n° 902632
- Participation aux 24 Heures du Mans 1950 avec Brault/Paimpol
- Fabrication et préparation soignées
- Voiture originale et performante
Pour évoquer la singulière histoire de cette barquette peu banale, il faut rappeler celle de Jean Brault, garagiste à Chartres et passionné de sport automobile. En 1949, il prépare pour les 24 Heures du Mans la 4 CV de Camille Hardy (une première !), malgré les réticences de la Régie Renault que l'épreuve sarthoise n'attire pas encore. Lui-même prend le départ au volant d'une Delahaye 135 S et obtient avec Henri Leblanc une très honorable dixième place. Ce n'est pas sa première course puisqu'on l'a vu au volant d'une Simca-Gordini au Grand Prix d'Andrézieu, le 19 mai 1946, et en 1949 lors d'une épreuve à Rouen, à bord d'une barquette Fiat de sa fabrication.
Entretemps, il s'est lié d'amitié avec Louis Paimpol, qui tient au Mans la boucherie du "Veau d'or" dont la séduisante épouse est derrière le comptoir. Paimpol assiste dans le stand de son ami aux 24 heures du Mans 1949 et, séduit par l'ambiance enivrante qui règne sur le circuit, il se met d'accord avec lui pour qu'ils fassent équipe l'année suivante à la célèbre épreuve. Pour financer leur participation, Paimpol a l'idée de solliciter ses clients qui, "galvanisés par les beaux yeux de Jeannette" (selon les termes de Michel Bonté, spécialiste des 24 Heures qui relate cette histoire dans son livre Les 72 au départ), ils mettent la main au portefeuille pour cette souscription peu banale.
Pour cette aventure, les deux hommes reprennent la Fiat utilisée par Brault à Rouen. Cette voiture est constituée d'un châssis de Simca, d'une carrosserie minimaliste façonnée spécialement, et d'un moteur Fiat 6-cylindres en ligne tel que ceux qui équipaient les berlines de la marque à partir de 1935. Brault effectue une préparation particulièrement soignée : ayant couru sur Gordini, on peut imaginer qu'il s'est inspiré des méthodes du "Sorcier" et il parvient à doubler la puissance de la mécanique dont il obtient 100 ch (chiffre confirmé lors de la restauration en 2004). Dans L'Équipe du 24 juin 1950, Charles Faroux évoque "une Fiat 6 cylindres (1 483 cm3) aux mains de Brault-Paimpol, voiture très solidement présentée, de laquelle on doit attendre une performance de qualité." A bord de cette barquette spéciale, les deux compagnons vont tourner pendant 11 heures avant d'abandonner sur problème de boîte de vitesses.
C'est la voiture de ces exploits que nous proposons aujourd'hui. Après Le Mans, elle a été utilisée à Montlhéry par l'Agaci (Association générale automobile des coureurs indépendants) avant de connaître une succession de propriétaires bien identifiés et dont la liste est détaillée dans le dossier de la voiture. En février 2004, elle est proposée à la vente par la Galerie des Damiers, et c'est auprès d'elle que l'actuel propriétaire en fait l'acquisition. Authentique passionné, amateur de machines de course de années 30 et de voitures originales, il confie la voiture au garage Ruphil, géré par Philippe Rucheton à La Garenne-Colombes. Celui-ci complète la carrosserie en partie incomplète, en particulier à l'avant, grâce aux nombreuses photos d'époque, tout en respectant au maximum l'intégrité d'origine. Ainsi, l'habitacle a conservé sa peinture d'origine et le n°37 du Mans 1950 a été retrouvé sous le logo de l'Agaci : émouvante découverte !
L'objectif est de participer au mois de juillet 2004 au Mans Classic et la voiture est terminée juste à temps pour prendre le départ, après avoir été rodée sur le trajet de Paris au Mans, dans la nuit précédant l'évènement !
Depuis, cette voiture, qui a été exposée en 2015 au musée des 24 Heures dans le cadre de l'exposition "Les Sarthois dans la course", est devenue une image familière du Mans Classic auquel elle a pris part sans interruption de 2004 à 2018, soit huit participations ! Le team familial a fait merveille, les trois enfants du propriétaire prenant part avec bonheur à cet évènement sans égal. De plus, cette Fiat 1500 spéciale a été utilisée régulièrement sur la route, qu'elle peut emprunter en toute légalité.
Bien entretenue, cette machine originale permettra à son nouveau propriétaire de se replonger dans l'ambiance du Mans à une époque où les amateurs pouvaient y prendre part sans se ruiner. Elle est accompagnée de ses passeport FFSA 2019 et FIVA 2007, et d'un PTHN de 2019.
French title
Chassis no. 902632
- Raced at Le Mans in 1950 with Brault/Paimpol
- Built and prepared with great care
- A quick and original car
To tell the remarkable tale of this extraordinary spider, we also need to recount that of Jean Brault, a garage owner from Chartres with a love of motorsport. For the 24 Hours of Le Mans in 1949, he prepared Camille Hardy's 4 CV (a first!), despite the reluctance of Renault, which was not yet interested in the event. Brault himself drove a Delahaye 135 S with Henri Leblanc and achieved a very creditable tenth place. It was not his first race, as he had already taken part in the Andrézieu Grand Prix on 19 May 1946 with a Simca-Gordini, and in a race at Rouen in 1949, driving a Fiat roadster he had built himself.
In the meantime, he had become friends with Louis Paimpol, who owned the 'Veau d'or' butcher's shop in Le Mans, with his charming wife behind the counter. Paimpol joined his friend in the pits at the Le Mans in 1949, where he was much taken with the heady atmosphere at the track, and agreed to team up with him for the famous race the following year. To finance their entry, Paimpol came up with the idea of approaching his customers, who, "inspired by Jeannette's beautiful eyes" (to quote Michel Bonté, a specialist in the race who told the story in his book Les 72 au départ), reached into their wallets for this unusual funding campaign.
For their venture, the two men used the Fiat Brault had driven at Rouen. It was based on a Simca chassis with a very simple, specially-built body and a Fiat in-line 6-cylinder engine like those fitted to the firm's saloons from 1935. Brault prepared the car with particular care: having raced with a Gordini, we can imagine that he was inspired by the methods used by 'The Sorcerer', and he succeeded in doubling the power of the engine, getting 100bhp out of it (a figure confirmed when the car was restored in 2004). In L'Équipe dated 24 June 1950, Charles Faroux referred to "a 6-cylinder Fiat (1483cc) driven by Brault and Paimpol, a very solid-looking car, from which a good performance should be expected". The two friends drove their 'special' for 11 hours before retiring with gearbox trouble.
It is this very car that we are offering for sale today. After Le Mans, the car was used at Montlhéry by the AGACI (an association of independent racing drivers) before going on to a succession of clearly identified owners who are listed in the car's history file. In February 2004, it was offered for sale by the Galerie des Damiers, from whom its current owner bought it. A true enthusiast with a penchant for 1930s racers and original cars, he sent it to Philippe Rucheton's Ruphil garage at La Garenne-Colombes. Rucheton recreated the missing sections of the body, particularly at the front, with the help of numerous period photographs, while respecting as far as possible the car's original integrity. Inside the car, the original paintwork was kept and, movingly, the racing number 37 from Le Mans in 1950 was found under the AGACI logo! The new owner's goal was to take part in the Le Mans Classic in July 2004, and the car was finished just in time after being run in on the drive from Paris to Le Mans, the night before the event!
Since then, the car - which was displayed at the 24 Hours of Le Mans Museum in 2015 as part of the exhibition 'Les Sarthois dans la course' - has become a familiar face at the Le Mans Classic, where it took part without interruption from 2004 to 2018, or eight times in all! The family team have done a wonderful job together, the owner's three children joining in the fun for this unrivalled event. The Fiat - which is fully road-legal - has also been driven regularly on the road.
This well-maintained original car will enable its new owner to relive the atmosphere of Le Mans from a time when amateurs could still race there without spending a fortune. It comes with its 2007 FIVA and 2019 FFSA passports, as well as a French HTP from 2019.
Photos © Romaric Croisile