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Attribué à Jean-Baptiste STOUF Paris, 1742 - Charenton-le-Pont, 1826
Hercule et le lion de Némée
Estimation:
€100,000 - €150,000
Sold :
€130,000

Lot details

Hercule et le lion de Némée
Terre cuite


Hercules and the Nemean lion, terracotta, attr. to J. B. Stouf

Provenance:

Probablement collection Gagelin ;
Probablement sa vente, Paris, Hôtel Drouot, 4-7 décembre 1899, n° 401 ;
Galerie Heim, 1975, n° 44 du catalogue ;
Galerie Perrin, Paris ;
Acquis auprès de cette dernière par l'actuel propriétaire ;
Collection particulière européenne

Exhibitions:

Peut-être Salon de 1817, Paris, n° 905, sous le titre "Travaux d'Hercule"

Comment:
Artiste peu connu aujourd'hui - en partie du fait de la consonance étrange de son nom ? - Jean-Baptiste Stouf est pourtant une figure importante de la sculpture à la fin du XVIIIe siècle. L'originalité du propos, l'inventivité de ses compositions et la profonde harmonie de ses réalisations marquent son œuvre au sein de laquelle nous trouvons parmi les plus belles terres cuites de son époque.
Elève de Guillaume II Coustou, Stouf obtient le deuxième prix de sculpture en 1769 puis part à Rome et loge comme externe à l'Académie de France grâce à l'intervention de son protecteur Marigny. Il devient sculpteur du roi dès son agrément et sa réception à l'Académie royale en 1784 et 1785 et entame une carrière active jalonnée d'importantes commandes du prince de Condé, ou de groupes pour la série des 'Grands hommes de la France'. Mais c'est son activité de sculpteur de petites figures en terre cuite qui en fait aujourd'hui un grand novateur. Stouf trouve dans ce matériau le moyen de s'exprimer avec plus d'agilité, de vivacité et de façon plus prolifique qu'avec le marbre. Le Salon de 1785 illustre les deux facettes du sculpteur ; il y expose son morceau de réception, 'Abel expirant' (Paris, musée du Louvre), marbre dans la plus grande tradition classique bien qu'au sujet et traitement novateur, mais aussi une terre cuite prodigieuse par sa puissance expressive et son raffinement. Par sa complexité dans le traitement des formes et l'enchevêtrement des corps cet 'Hercule combattant les centaures' (fig. 1, Detroit Institute of Arts), que le Mercure de France qualifiait de "pénible, presque tourmenté " est proche de notre 'Hercule et le lion de Némée'. Guilhem Scherf va plus loin et fort justement rapproche ces ambitieuses compositions de l'artiste des productions florentines de Giambologna au sein desquelles corps humains et figures animales s'entremèlent1.
Dans notre Hercule, probablement exposé au Salon de 1817, la matière est traitée de façon plus abrupte. Ce traitement radical correspond aux premiers élans du Romantisme. Notre terre cuite est contemporaine des recherches de Géricault sur le corps, comme l'illustre le dessin à l'encre conservé au département des Arts graphiques du musée du Louvre (fig.2). La même efficacité est au service du rendu final, là où quelques traits d'encres construisent un corps puissant en mouvement, ce sont des coups rapides de couteaux sur la terre humide qui définissent la musculature d'Hercule.

1. G. Scherf, " Une statuette en terre cuite de Jean-Baptiste Stouf au Nationalmuseum ", in 'Art Bulletin of Nationalmuseum', Stockholm, vol. 20, 2013, p. 31.

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