1917.
17 p. ½ in-8 et in-4, papiers divers, quelques enveloppes conservées.
Belle correspondance autographe avec Annie de Pène (1871-1918), échangée
pendant la Grande Guerre. Colette est à Castel Novel de Varetz en Corrèze.
Journaliste, écrivain, éditrice, Annie de Pène fit plusieurs reportages de guerre
pendant cette période. Elle était devenue la compagne de Gustave Téry, le brillant directeur de L’OEuvre, chargée de missions à l’arrière, d’où son appellation de « Général » sous la plume de Colette : « Je vous en prie, Annie, trouvez une semaine, rien qu’une semaine (ou 15 jours si vous pouviez !) à voler au Général et arrivez. Mieux que ça : amenez le Général. »
Plusieurs croquis enlevés du quotidien, par exemple lors d’une permission d’Henry de Jouvenel, animent cette correspondance : « Hélas, Annie, il part ce soir, le Sidi, avec Lénery (?). Pendant deux jours, je l’ai gobergé de lièvre, de fruits, d’ail, d’oignon, de fromage blanc, de confitures de mûres, de cerises à l’eau de vie, qu’il en claque. » (lettre du 15-16 septembre 1917). Quelques
allusions au travail d’écriture figurent dans les lettres : « Je viens de faire avec
désolation mon papier pour l’“Excelsior”. Je n’ai pas le temps de vous écrire. »
Le décalage entre la vie parisienne et la campagne corrézienne où vit Colette se fait parfois sentir. Annie de Pène mourut de la grippe espagnole le 14 octobre 1918.
Certaines lettres ont été publiées par Francine Dugast en 1995.
Bibliographie :
Colette, Lettres à Annie de Pène et Germaine Beaumont, éd. F. Dugast,
Flammarion, 1995.
Marques de pliure, quelques brunissures.