Copenhague, 5 septembre 1946.
2 p. sur 1 f. in-folio (28,5 x 20,9 cm), papier rose à l'entête des " Københavns Fængsler ".
Lettre autographe signée deux fois Destouches (?) adressée à son avocat, Maître Mikkelsen, et à sa femme Lucette, alors que Céline est emprisonné au Danemark.
Longue lettre rédigée sur le papier rose à en-tête imprimé des " Københavns Fængsler " (prisons de Copenhague).
À la libération, Céline et son épouse Lucette se réfugièrent au Danemark, dans l'appartement de leur amie, la danseuse Karen Marie Jensen. Le 17 décembre 1945, la légation française au Danemark demande l'extradition de Céline. Il est écroué avec Lucette, et incarcéré à Vestre Fængsel. Lucette est libérée quelques temps après mais Céline, que l'état danois refuse d'extrader, demeure en prison.
Dans cette lettre, Céline évoque la décision du ministre danois, Gustav Rasmussen, de le maintenir en prison : " Voici enfin une situation nette ! désastreuse mais nette ! Claire comme un tranchant de guillotine ! Rasmussen refuse absolument qu'on me libère, il tient absolument à m'offrir en cadeau, en bête capturée, à Charbonnière, au moment où on allait enfin me libérer, après neuf mois de supplice, il intervient, on me refourre en cage ! "
Malgré les tentatives de son avocat pour obtenir son extradition, Céline est affligé. " Grâce à votre admirable entremise, à l'action de votre bon cœur, de toute la peine et le talent que vous avez dépensé pour tenter de me sauver j'ai pu bénéficier ici en prison de faveurs très exceptionnelles mais encore il me hâte cependant d'en finir et le plus tôt possible et à n'importe quel prix. Mieux la mort et tout de suite que la torture morale et physique que nous endurons depuis 2 ans. "
À la fin de la lettre, il s'adresse à sa femme, Lucette : " J'aurais voulu te voir un peu plus longuement, te parler plus longuement avant de partir. Est-ce possible ? "
Traces de pliures, petites taches sans atteinte à la lecture.