Paris, 22 juin [1876].
4 p. in-8 (21 x 13,6 cm) de papier surfin bleu, montées sur onglet et reliées en 1 vol. in-8, cartonnage bradel demi-vélin vert amande, dos lisse, auteur et titre dorés en long.
Zola a assisté la veille à la première de Spartacus, drame de Georges Thalray qui se jouait à l'Ambigu-Comique.
Il évoque avec véhémence cette pièce qui lui a fait une très mauvaise impression : " Je m'apercevais avec consternation que je ne comprenais pas. Les vers défilaient, les tirades se déroulaient sans rien laisser dans mon esprit. C'était bien du français, seulement on aurait dit qu'on avait pris les mots au hasard dans le dictionnaire pour les enfiler et en faire les colliers les plus bizarres du monde. Et, dès le second acte, l'ennui est venu, un ennui écrasant, immense, sans borne. […] Les personnages ne vous touchent pas, on ne sait plus pourquoi ils sont là, on n'entend plus ce qu'ils disent ; des mouvements de haine vous soulèvent contre eux, jusqu'à ce que, vaincu, on baisse la tête sous l'averse glaciale des rimes, perdu, noyé, anéanti. "
Il conclut avec une ironie mordante : " Maintenant que la critique et le public sont avertis, cela suffit. On n'ira plus aux premières représentations de M. Thalray sans emporter un jeu de cartes ou le dernier roman paru. "
La pièce de Georges Thalray n'obtint pas un grand succès et d'autres critiques se rallièrent à l'avis de Zola. La pièce s'arrêta finalement le 1er août 1876.
Provenance :
Vente Tajan, Paris, 6 novembre 2002, lot 8.
Le deuxième feuillet a été déchiré et réparé anciennement avec de l'adhésif, petites taches.