Sans titre de circulation
Châssis n° 57162
Moteur n° 134
- Carrosserie d'origine
- Un des deux exemplaires survivants
- A été la propriété de nombreux esthètes
Bugatti et Vanvooren
La collaboration du constructeur de Molsheim avec le carrossier de Courbevoie coïncide à peu près avec l'entrée de Robert de Prandières dans les affaires de la carrosserie Vanvooren en 1929. Il devait pour une bonne part être responsable du rapprochement avec Bugatti. De plus, R. de Prandières était l'ami intime de Dominique Lamberjack fils, le plus grand agent Bugatti parisien dont le magasin était au 68 rue Bayen. Ainsi, dès 1930, Vanvooren étudie pour Bugatti plusieurs modèles de carrosseries fermées sur châssis 3L Type 44. Sur châssis 5L est disponible un Coach et un faux Cabriolet. En 1931 un Coach Type 49, 2 portes et 4 places, s'ajoute à la gamme. Fin 1931, D. Lamberjack fils obtient de Bugatti l'exclusivité de la vente des châssis Type 55 livrés à Paris. Ainsi de 1932 à 1935, six châssis de ce modèle seront habillés à Courbevoie.
Les Type 57 habillés par Vanvooren
Lorsque le Type 57 rentre en production en 1934, Vanvooren reçoit de Lamberjack plusieurs châssis de ce modèle pour réalisation de cabriolets 4 places. De nombreuses berlines Type 57, 4 portes, 4 places seront habillées à Courbevoie entre 1934 et 1936. Quatre châssis Type 57S seront carrossés en cabriolets par Vanvooren entre 1936 et 1937. Trois coupés et un roadster seront construits en 1938 et 1939.
Les cabriolets Type 57 Vanvooren 1934-1939
La production de ce type de carrosserie reste confidentielle si nous la comparons aux nombreux coach et berlines produits de 1930 à 1936 sur les différents châssis. Après étude approfondie de tous les châssis Type 57 livrés, non carrossés par Bugatti ou Gangloff, nous avons pu extraire, la liste non-exhaustive des châssis Type 57 habillés par Vanvooren en cabriolets. Il semble que le total ne dépasse pas la douzaine de voitures, pour la totalité de la période de production, soit 1934-1939. Deux dessins de cabriolets semblent être étudiés par la carrosserie et proposés aux clients dès le printemps 1934.
Le premier dessin montre un cabriolet au pare-brise rabattable avec crevés de capot inclinés, portes suicides, flasques sur les ailes arrières et dépourvu de malle apparente. Le modèle numéro 2 dévoile un cabriolet avec portes s'ouvrant d'arrière en avant, pare-brise fixe, crevés de capots verticaux, malle arrière tôlée.
La voiture présentée aujourd'hui, châssis 57162, est réalisée à partir de ce second dessin. En 1934, seuls 4 cabriolets Type 57 semblent avoir été habillés par Vanvooren et 57162 en est le dernier, livré à Lamberjack le 10 novembre 1934. Il possède les roues de secours dans les ailes avant. En 1935, seulement trois cabriolets Type 57 sont carrossés par Vanvooren, incluant 57269 qui est la quatrième et dernière voiture habillée suivant le second dessin, et la seule qui ne possède pas de roues de secours dans les ailes avant. Entre 1936 et 1939, seuls 4 autres cabriolets 4 places semblent avoir été habillés par Vanvooren, tandis qu'un cabriolet 2 places, châssis 57430, livré en 1936 et un roadster 2 places, châssis 57808c en 1939, complètent la liste. Sur une production connue de douze cabriolets, seuls quatre ont survécus avec leur carrosserie sur leur châssis d'origine, dont 57162.
Le Cabriolet Vanvooren châssis 57162
Le châssis 57162/moteur 134 est assemblé à l'usine en octobre 1934 avec 22 autres châssis aux moteurs 100 à 124. Il est livré par chemin de fer, le 10 novembre 1934, au plus grand concessionnaire Bugatti parisien, Dominique Lamberjack, 68 rue Bayen. Son client est le baron Charles Brincard, fils du Président du Crédit Lyonnais. La caisse est réalisée dans les ateliers Vanvooren de la rue Pierre Lhomme à Courbevoie pour une livraison aux alentours de Noël 1934. La voiture est livrée à l'adresse du baron, à l'hôtel particulier familial du 1 rue Saint Dominique, Paris VII.
Charles-Henri BRINCARD (1899-1970)
Il naît à Deauville le 31 août 1899, à la villégiature de ses parents, rue des Villas. La famille Brincard habite un immense hôtel particulier en angle au 1 rue Saint Dominique dans le VIIe arrondissement de Paris. Le Baron Charles Brincard est un fidèle client de la marque de Molsheim. Il acquiert un torpédo 3 Litres Lavocat & Marsaud en 1928, puis une autre 3 litres au printemps 1929, avant de commander une 5 litres en février 1930 et un roadster type 50 en juillet de l'année suivante. Une note dactylographiée du magasin de l'avenue Montaigne indique bien : " 57162. Mr Brincard Charles ,Baron, 1 Rue St Dominique, Paris. " La voiture lui a été livrée, comme son type 50, par le concessionnaire parisien Dominique Lamberjack.
Nous ne connaissons pas d'autre Bugatti type 57 au nom du Baron, et supposons qu'il conserva son cabriolet 57 plusieurs années, avant que le véhicule ne quitte Paris, pour y revenir au printemps 1940. La voiture est alors enregistrée à la préfecture de Paris, sous le numéro 9879 RM 3 le 28 mai 1940. Elle semble passer la guerre dans un garage parisien, avant d'être revendue en Gironde au sortir de la guerre.
Nous la retrouvons à Arcachon à la fin de l'hiver 1947. Le cabriolet est alors immatriculé sous le numéro 3792 GC 3, le 5 février 1947 au nom de : Jean Bové, Assureur, Villa Vermeil, Boulevard de la Teste, Le Moulleau, Arcachon. Une photo existe de la voiture, sans doute prise à Arcachon et qui montre encore la plaque parisienne de 1940. Ceci pourrait laisser penser que J. Bové ait circulé un temps avec les anciennes plaques de 1940, et aurait pu acheter le véhicule à Paris avant 1947. Trois ans plus tard, le 27 juin 1950, le cabriolet revient dans la capitale, enregistré sous le numéro 2674 G 75, au nom de Fernand Bezé, ingénieur, domicilié 22 rue d'Estienne d'Orves à Colombes. Celui-ci conserve le véhicule deux ans, avant de le revendre à la fin de l'année 1952.
Le 29 décembre 1952, le cabriolet Vanvooren est acquit par : Pierre LOEB, commerçant, domicilié au 2 rue des Beaux-Arts à Paris. Celui-ci n'est pas un simple commerçant, et l'adresse du 2, rue des Beaux-Arts, est un lieu particulier.
Pierre LOEB (1897-1964)
Les jumeaux Edouard et Pierre Loeb, naissent à Paris le 24 septembre 1897 de parents alsaciens, à leur domicile du 11 rue Ambroise Thomas dans le IXe arrondissement. Les jumeaux devancent l'appel en 1916. Au retour du conflit, ils entrent dans l'affaire familiale de commerce en gros de tulles et dentelles, comme voyageurs de commerce. Dans une interview à l'Express en 1964, Pierre Loeb raconte : " Je vendais des dentelles pour mon père, avec mes économies, j'achetai des tableaux… Tu aimes la peinture m'a dit mon père, eh bien ! alors vends en ! Et voilà . " C'est un ami de la famille, le docteur Tzanck, collectionneur de Pascin, Derain, Friesz,.. qui l'avait éveillé à la peinture et encouragé dans cette voie. La Galerie Pierre est inaugurée le 17 octobre 1924 au 13 rue Bonaparte, avec une exposition des œuvres de Pascin. Lors du vernissage, P. Loeb fait la connaissance de Picasso. En 1925, la Galerie expose déjà Gromaire et Miro. Le mois de décembre 1927 verra la première exposition Picasso à la Galerie Pierre qui a déménagé pour le 2, rue des Beaux-Arts. Contrainte à l'exil, la famille Loeb embarque à Marseille en décembre 1941 pour rejoindre la Havane. La galerie est restituée à Pierre Loeb sur l'intervention de Picasso en novembre 1945. Après la Libération, la galerie accueillera les œuvres de Giacometti, Artaud, Dora Maar, Zao-Wou-Ki…La première exposition du peintre canadien Jean-Paul Riopelle a lieu en mai 1953. Pierre Loeb lui a acheté une grande partie de sa production, l'artiste est lancé, et le succès vient rapidement. A cette époque Pierre Loeb utilise sa Bugatti cabriolet Vanvooren et donne à son ami Riopelle les moyens de le suivre dans cette passion : ce dernier achètera deux cabriolets en 1956 et 1958 qu'il conservera jusqu'à sa mort en 2002.
Le 15 avril 1955, le cabriolet Vanvooren est immatriculé au nom de :
Bernard Dufour, Artiste peintre, domicilé 7 rue de la Grande Chaumière, Paris VIe. Son atelier est en face de celui de Gauguin au numéro 8, où réside alors le peintre Charles Maussion qui roule en roadster type 40 Bugatti.
Bernard DUFOUR (1922-2016)
Né à Paris le 21 novembre 1922, Bernard Dufour a été ingénieur agronome avant de se lancer, après la Seconde Guerre mondiale, dans une carrière d'artiste. Il expose au Salon de mai en 1946 et à la galerie Maeght dès 1948.
C'est Pierre Loeb qui va véritablement lancer l'artiste : Il organise pour son grand ami B. Dufour des expositions annuelles à la galerie Pierre de 1955 à 1963. La première eut d'ailleurs lieu du 10 au 25 juin 1955, juste après la passation de propriété de la Bugatti. Dans un entretien publié en 2012, Bernard Dufour confiait " J'ai eu deux Bugatti, une huit cylindres, un gros cabriolet Bugatti et une petite quatre cylindres de 1924. J'ai eu une passion pour ces machines que j'avais été faire réparer aux usines Bugatti à Molsheim. "
Le 30 Octobre 1957, la Bugatti est mutée dans le département de l'Eure, sous le numéro 454 CM 28. Le nouveau propriétaire doit être un ressortissant américain du nom de Phillips. Peu de temps après, la voiture est cédée à Jean Chevalérias, 101 avenue du Maine. Celui-ci grand amateur de Bugatti posséda également un type 57 Galibier, un cabriolet 57C Gangloff et plusieurs type 40. Avant 1961, le cabriolet Vanvooren est acquis par Henri Petiet, 8 rue de Tournon, Paris. Il figure comme propriétaire du véhicule dans le " Bugatti Register " publié par H.G.Conway en 1962. La voiture est alors enregistré dans le département de l'Eure, sous le numéro 252 EK 27.
Henri PETIET (1894-1980).
H. Petiet fait partie des collectionneurs visionnaires. Son père, ingénieur des chemins de Fer, est le 4e baron d'Empire du nom. Son frère ainé, le Baron Charles, était Vice-Président de l'A.C.F, et parmi ses multiples fonctions dans le domaine automobile, il sera constructeur des véhicules Ariès, aventure à laquelle Henri Petiet sera aussi associé. Au milieu des années soixante, le cabriolet Bugatti Vanvooren est cédé par H. Petiet au collectionneur André Laporte (1915-1996), président de la F.F.V.E de 1980 à 1991, et résidant dans l'Hérault. Il ne restaure jamais le véhicule qui n'est plus roulant. Le moteur est bloqué.
Après son décès, la Bugatti est vendue aux enchères à Montpellier, le 4 octobre 1998, par l'étude Poulain-Le Fur. Lors de l'exposition, il est noté que le véhicule n'affiche que 32.320 km au compteur. La carrosserie bleu clair, la sellerie de cuir bleu et la capote étaient à reprendre. L'acheteur entreprit une restauration complète avant que le cabriolet Vanvooren ne rejoigne une grande collection espagnole.
La voiture présentée aujourd'hui est, avec 57274, le seul exemplaire survivant parmi les quatre Type 57 carrossés par Vanvooren selon le dessin N°2. S'il est permis à un artiste de produire 8 exemplaires d'une œuvre, la série " type 57 modèle N°2 " ne fut jamais complétée par Vanvooren. Dans le garage qui sera son nouvel écrin, entourez-la d'un portrait de Pierre Loeb par Denise Colomb, voisinant avec un nu de Bernard Dufour, une lithographie de Riopelle et une estampe de Picasso ex-collection Petiet. Promenez-la entre la rue de Beaux-Arts, celle de la Grande Chaumière et la rue de Tournon, elle vous montrera le chemin qu'elle connait si bien.
La Bugatti n'est pas une œuvre d'art statique, elle est un rare objet industriel de précision en mouvement, pensé par un artiste génial et réalisé par des artisans de grand talent. Les visionnaires éclairés qui posèrent leur regard sur elle ne s'y sont pas trompés.
Pierre-Yves Laugier
Unregistered
Chassis n° 57162
Engine n° 134
- Original body, matching numbers
- One of two surviving examples
- Owned by a number of art lovers
Bugatti and Vanvooren
The collaboration between the Molsheim constructor and the coachbuilder from Courbevoie coincided with the arrival of Robert de Prandières at Vanvooren in 1929. He was largely responsible for the relationship with Bugatti, and also happened to be a close friend of Dominique Lamberjack Junior, the largest Bugatti dealer in Paris with a showroom at 68 rue Bayen. From 1930, Vanvooren designed for Bugatti several closed bodies on 3-litre Type 44 chassis. There was also a coach and a faux cabriolet body available for the 5-litre chassis. In 1931, a 2-door, 4-seater coach Type 49 was added to the range. At the end of 1931, Lamberjack obtained exclusive rights to sell Type 55 chassis delivered in Paris, and between 1932 and 1935, six Type 55 chassis were bodied at Courbevoie.
The Type 57s bodied by Vanvooren
When the Type 57 went into production in 1934, Lamberjack sent several of these chassis to Vanvooren to be fitted with 4-seater cabriolet bodies. There were numerous 4-door, 4-seater Type 57 saloons built in Courbevoie between 1934 and 1936. Four Type 57S chassis were given Vanvooren cabriolet bodies between 1936 and 1937. Three coupés and a roadster were built between 1938 and 1939.
The Type 57 cabriolets by Vanvooren 1934-1939
The numbers of this type of body produced were limited compared to the number of coach and saloon bodies built for different chassis between 1930 and 1936. Following extensive research into the Type 57 chassis delivered and not bodied by Bugatti or Gangloff, we have compiled a fairly accurate list of Type 57 chassis given cabriolet bodies by Vanvooren. It appears that there were no more than twelve examples built between 1934 and 1939, the whole period of production. Two cabriolet designs were offered to clients by the coachbuilder from the spring of 1934.
The first design was for a cabriolet with fold-down windscreen, with sloping vents on the bonnet, suicide doors, flanges on the rear wings and no sign of a trunk. The second cabriolet model had doors opening from back to front, a fixed windscreen, vertical vents in the bonnet and metal rear trunk.
The car presented in the sale, chassis 57162, was built from the second design. In 1934, just four Type 57 cabriolets were produced by Vanvooren and 57162 was the last of these, delivered to Lamberjack on 10 November 1934. It had the spare wheels on the front wings. In 1935, Vanvooren produced three Type 57 cabriolets including 57269, which was the fourth and last car to be built from the second design, and the only one not to have spare wheels on the front wings. Between 1936 and 1939, only four other 4-seater cabriolets were built by Vanvooren, with a 2-seater cabriolet, chassis 57430, delivered in 1936 and a 2-seater roadster, chassis 57808c from 1939, completing the list. Of the twelve known cabriolets built, just four bodies have survived on their original chassis, including 57162.
The Cabriolet Vanvooren chassis 57162
The chassis 57162/engine 134 was assembled at the factory in October 1934 along with 22 other chassis fitted with engines 100 - 124. It was delivered by rail, on 10 November 1934, to the largest Bugatti dealer in Paris, Dominique Lamberjack, at 68 rue Bayen. His client was Baron Charles Brincard, son of the President of Crédit Lyonnais. The coachwork was built in the Vanvooren workshop on Rue Pierre Lhomme in Courbevoie to be finished by Christmas 1934. The car was delivered to the Baron's private mansion at 1 rue Saint Dominique, Paris VII.
Charles-Henri BRINCARD (1899-1970)
Brincard was born in Deauville on 31 August 1899, at his parents' holiday home on Rue des Villas. The family lived in a huge private mansion on the corner of rue Saint Dominique in the 7th arrondissement in Paris. Baron Charles Brincard was a regular client of the Molsheim marque. He acquired a 3-litre Lavocat & Marsaud Torpédo in 1928, and another 3-litre car in the spring of 1929, before ordering a 5-litre model in February 1930 and a Type 50 roadster the following July. A typed note from the showroom on avenue Montaigne states : " 57162. Mr Brincard Charles ,Baron, 1 Rue St Dominique, Paris. " The car was delivered to him, as was his Type 50, by the Parisian dealer Dominique Lamberjack
We know of no other Bugatti Type 57 in the Baron's name, and assume that he kept his cabriolet 57 for several years. The car left Paris for a period of time to return again in the spring of 1940. It was registered at the Paris Prefecture with the number 9879 RM 3 on 28 May 1940. It is believed to have spent the war in a Parisian garage, before being sold in Gironde afterwards.
We come across it again in Arcachon at the end of winter 1947. The cabriolet was registered 3792 GC 3, on 5 February 1947 in the name of :
Jean Bové, Insurer, Villa Vermeil, Boulevard de la Teste, Le Moulleau, Arcachon. There is a photo of the car, probably taken in Arcachon that shows the 1940 Parisian number plate. This leads us to believe that Bové drove around for a while with the old 1940 plates, and must have bought the car in Paris before 1947. Three years later, on 27 June 1950, the cabriolet returned to the capital, with the registration 2674 G 75, in the name of Fernand Bezé, engineer, living a 22 rue d'Estienne d'Orves in Colombes. He kept the car for two years before selling it at the end of 1952.
On 29 December 1952, the Vanvooren cabriolet was acquired by: Pierre LOEB, retailer, living at 2 rue des Beaux-Arts in Paris. He was not a simple retailer, however, and the address 2, rue des Beaux-Arts,was a special place.
Pierre LOEB (1897-1964)
The twins Edouard and Pierre Loeb, were born in Paris on 24 September 1897 to Alsatian parents, at their home, 11 rue Ambroise Thomas in the 9th arrondissement. The twins were called up in 1916, and at the end of the war, they joined the family wholesale lace and tulle business, as travelling salesmen. In an interview for the Express in 1964, Pierre Loeb recalls : " I sold lace for my father, and with my savings I bought paintings…My father said to me, you love painting, well, go and sell them ! Et voila ! "
It was a family friend, Doctor Tzanck, a collector of artists such as Pascin, Derain and Friesz, who introduced him to painting and encouraged him to take this path. The Galerie Pierre opened on 17 October 1924 at 13 rue Bonaparte, with an exhibition of work by Pascin. At the opening, Loeb met Picasso. By 1925, the gallery had already shown work by Gromaire and Miro. The first Picasso exhibition at Galerie Pierre, which had moved to 2, rue des Beaux-Arts, was in December 1927. Forced into exile during the war, the Loeb family went to Marseille in December 1941 and on to Havana. It was due to Picasso's intervention that the gallery was returned to Pierre Loeb in November 1945. After the Liberation, the gallery hosted work by such artists as Giacometti, Artaud, Dora Maar, Zao-Wou-Ki…The first exhibition of the Canadian painter
Jean-Paul Riopelle took place in May 1953. Pierre Loeb bought a large part of his work and once the artist's career had been launched, success came quickly. At this time, Loeb was using his Bugatti cabriolet Vanvooren and offered his friend Riopelle the means to enjoy the same passion : Riopelle bought two cabriolets in 1956 and 1958 that he kept until his death in 2002.
On 15 April 1955, the cabriolet Vanvooren was registered in the name of :
Bernard Dufour, Artist painter, living at 7 rue de la Grande Chaumière, Paris VI. His studio was opposite Gauguin's at number 8, the residence of painter Charles Maussion who drove a Bugatti Type 40 roadster.
Bernard DUFOUR (1922-2016)
Born in Paris on 21 November 1922, Bernard Dufour was originally an agricultural engineer before becoming an artist after the Second World War. He exhibited at the Salon in May 1946 and at the Galerie Maeght in 1948.
It was Pierre Loeb who really launched the artist's career. He held exhibitions for his friend Dufour at the Galerie Pierre every year between 1955 and 1963. The first show was held on 10 - 25 June 1955, shortly after the transfer of ownership of the Bugatti. In an interview published in 2012, Dufour confided : " I had two Bugatti, a large eight-cylinder cabriolet, and a small four-cylinder car from 1924. I had a passion for these machines that I had repaired at the Bugatti factory in Molsheim. "
On 30 October 1957, the Bugatti moved to the department of Eure, registered with the number 454 CM 28. The new owner is believed to have been an American by the name of Phillips. Shortly afterwards, the car sold to
Jean Chevalérias, 101 avenue du Maine. He was a great Bugatti enthusiast who also owned a Type 57 Galibier, a cabriolet 57C Gangloff and several Type 40s. At some point before 1961, the cabriolet Vanvooren was acquired by Henri Petiet, of 8 rue de Tournon in Paris. He appears as the owner in the " Bugatti Register " published by H.G.Conway in 1962. The car was then registered in the department of Eure, with the number 252 EK 27.
Henri PETIET (1894-1980).
Petiet was a visionary collector. His father, a railway engineer, was the 4th Baron of the Empire. His older brother, Baron Charles, was Vice-President of the A.C.F., who had many roles in the automotive field including being the constructor of Ariès vehicles, an adventure that Henri Petiet became involved in. In the mid-60s, the cabriolet Bugatti Vanvooren was sold by Petiet to the collector André Laporte (1915-1996), president of the F.F.V.E from 1980 to 1991, who lived in Hérault. He didn't restore the car which was no longer driving by then as the engine had seized. After his death, the Bugatti sold at a Poulain-Le Fur auction in Montpellier on 4 October 1998. During this sale, it was noted that the car, with just 32,320 km on the odometer, had light blue coachwork, blue leather upholstery and a hood requiring repair. The buyer undertook a full restoration and the cabriolet Vanvooren then joined a big Spanish collection.
The car presented today is one of two survivors of four Type 57s by Vanvooren to design no.2 (the other being 57274). If it is permissible for an artist to produce eight examples of a work, the " type 57 model N°2 " series was never finished by Vanvooren. In the garage that will be this car's new exhibition space, it should be surrounded by a portrait of Pierre Loeb by Denise Colomb, next to a nude by Bernard Dufour, a lithograph by Riopelle and a print by Picasso from the Petiet collection. If you take the car from Rue de Beaux-Arts, to Rue de la Grande Chaumière and on to rue de Tournon, it will show you the route it knows so well.
The Bugatti is not a static work of art, but a rare industrial object displaying precision in movement, created by a brilliant artist and built by talented craftsmen. The enlightened visionaries who have spent time looking at it were not mistaken.
Pierre-Yves Laugier