Véhicule de compétition
En importation temporaire en Europe
Châssis n° 003
- Deux participations aux 24 Heures du Mans
- A occupé plusieurs heures la tête de sa catégorie
- Fabriquée par Tom Walkinshaw Racing
- Magnifiquement préservée et restaurée dans sa configuration d'origine
Les relations entre Tom Walkinshaw Racing et Jaguar remontent aux années 1980, avec des préparations effectuées avec succès sur des XJS pour le Championnat du Monde Tourisme, dont la célèbre Group 44. Dans la foulée, c'est grâce à TWR que Jaguar remporte les 24 Heures du Mans en 1988 et 1990, avec les XJ-R 8 et X-R 12.
Aussi, quand Jaguar lance sa supercar XJ 220, Walkinshaw ne tarde pas à en extrapoler une version compétition, en vue de disputer la catégorie GT aux 24 Heures du Mans. La XJ220 C (pour "Competition") est réalisée en l'espace de huit mois, pour les 24 Heures de 1993. Entre autres modifications, la voiture est allégée avec des pièces de carrosserie en fibre de carbone, et l'aérodynamique est améliorée pour correspondre aux conditions de course. Le moteur est le V6 de 3,5 litre à deux turbos déjà utilisés sur les prototypes XJR 10 et 11 ; c'est une mécanique éprouvée, qui peut développer jusqu'à 800 ch. Sur la XJ 220 C, cette puissance va être limitée entre 500 et 680 ch en fonction des conditions d'utilisation.
Pour Le Mans, TWR fabrique trois voitures, qui portent les numéros de châssis n°001 (numéro de course 51), 002 (numéro de course 50), et 003 (numéro de course 52). La 001 est confiée à Win Percy, Armin Hahne et David Leslie, la 002 à David Brabham (fils de Jack Brabham), John Nielsen et David Coulthard, et la 003 à Paul Belmondo, Jay Cochran et Andreas Fuchs. C'est la n°003 que nous proposons ici à la vente.
En GT, les Jaguar se trouvent en face des Porsche 911 Carrera et Turbo, très nombreuses et dominatrices, et aux Venturi françaises. Pour le classement général, la bagarre se joue entre Peugeot, Toyota et Porsche.
Très bien préparées, les Jaguar tiennent tête aux Porsche et la n°002 signe le deuxième temps, à une seconde de la meilleure Porsche GT. Pour TWR, les essais connaissent quelques incidents comme on peut s'y attendre lors de la préparation d'une course de cette envergure : le moteur de la 001 connaît une surchauffe et doit être remplacé, et la n°003 perd son capot arrière sur la piste.
Pour la course, Tom Walkinshaw lui-même ne peut rester au Mans car il doit assister aux courses d'Indianapolis où sont engagées plusieurs XJ 220 ; c'est à Roger Silman qu'il confie la responsabilité de la gestion de course.
Sur la 003, c'est Paul Belmondo qui prend le départ et, au bout d'un peu plus d'une heure de course, les Jaguar sont en tête de la catégorie GT. A 9h30, la 002 affiche une avance de deux tours sur la Porsche la plus dangereuse, celle de Hans Stuck, Walter Rohrl et Hurley Haywood, mais celle-ci abandonne de façon surprenante alors que la nuit est tombée, après un accrochage avec la Debora-Alfa Romeo.
Les trois Jaguar tournent avec régularité et les 002 et 003 occupent la tête de la catégorie, mais les premiers ennuis apparaissent à 5 h du matin, quand la 002 doit subir un remplacement de réservoir d'essence. C'est la 003 qui prend la tête des GT. Mais à cinq heures de l'arrivée, alors qu'Andreas Fuchs est au volant, un pneu éclate et provoque un violent tête-à-queue à haute vitesse. Le temps que le pilote retrouve ses esprits, le moteur est monté en température et, une fois revenu au stand, les mécanos constatent une fissure au joint de culasse. C'est l'abandon pour la 003.
La 002 hérite alors de la tête du classement GT, et maintient sa position jusqu'à l'arrivée : Jaguar signe la victoire aux 24 Heures du Mans, en catégorie GT !
Malheureusement, la marque sera ensuite déclassée pour un problème lié à l'absence de catalyseur d'échappement, et malgré la conformité des voitures aux règles IMSA, normalement acceptées par l'ACO.
Paul Belmondo, que nous avons pu interroger sur cette course, nous a confié : "J'étais à l'époque pilote d'essai chez Benetton [écurie de F1 gérée par TWR], et Tom Walkinshaw m'a demandé de participer aux 24 Heures du Mans. Nous étions en tête de la catégorie quand il y a eu cette crevaison, puis la surchauffe qui a provoqué l'abandon. C'est une autre Jaguar qui a gagné la catégorie et quand il y a eu plus tard la disqualification, Walkinshaw nous a dit, "Ce n'est pas grave, ce dont tout le monde se souviendra, c'est le podium à l'arrivée de la course !"
Pour la voiture n°003, la carrière n'est pas terminée. Après avoir été achetées par Tony Brooks (homonyme du pilote de F1), la 001 et la 003 sont engagées aux 24 Heures du Mans 1995. La première, qui porte le n°58, est confiée à Win Percy, Bernard Thuner et Olindo Iacobelli alors que la la n°003, avec le numéro 57, est entre les mains de Richard Piper, James Weaver et Tiff Needell. Mais les deux voitures abandonnent : la 001 sur sortie de route et la 003 sur problème moteur.
Depuis, cette Jaguar XJ220 C n'a plus jamais couru. Achetée par un passionné japonais, elle a fait l'objet d'une restauration complète, après avoir été endommagée sur la partie avant droite, aux spécifications de 1993 par le spécialiste Don Law, en Angleterre. La voiture a été entièrement démontée et la structure, la mécanique et la carrosserie ont été vérifiés et remis à neuf quand nécessaire. La voiture se présente donc aujourd'hui dans un état impeccable et peut être utilisée lors des évènements historiques les plus prestigieux.
Il s'agit d'une pièce qui présente une importante signification historique : elle correspond à une marque prestigieuse, a été préparée et gérée par un des ateliers les plus réputés du genre, a pris part deux fois à la plus grande course d'endurance du monde, a occupé quelques heures la tête de sa catégorie, et a été préservée jusqu'à aujourd'hui sans dommages. C'est un ensemble de qualités qui ne sont pratiquement jamais réunies sur une machine de compétition de ce niveau.
Lot en provenance hors UE: Des droits de douanes de 10 % sont appliqués sur le montant de l'adjudication Hors Taxes. La TVA, au taux en vigueur de 20%, se calcule sur la base de l'adjudication HT à laquelle s'ajoutent les droits de douanes de 10 % précités.
La participation aux enchères pour ce lot est soumise à une procédure d'enregistrement particulière. Si vous souhaitez enchérir sur ce lot, merci de vous rapprocher du bureau des enchères ou du département Motorcars minimum 48 heures avant la vente.
Competition vehicle
Under temporary importation in Europe
Chassis no. 003
- Entered twice in the 24 Hours of Le Mans
- Led its category for several hours
- Built by Tom Walkinshaw Racing
- Magnificently preserved and restored to its original specification
The relationship between Tom Walkinshaw Racing and Jaguar dated back to the 1980s, when TWR successfully prepared the XJS for the World Touring Car Championship and the famous Group 44. In the process, it was thanks to TWR that Jaguar won the 24 Hours of Le Mans in 1988 and 1990, with its XJR-8 and XJR-12.
So when Jaguar introduced its XJ220 supercar, Walkinshaw lost no time in developing a competition version to compete in the GT category at Le Mans. The XJ220 C (for 'Competition') was produced in just eight months, for the 1993 24 Hours race. Among other changes, the car's weight was reduced with carbon fibre body parts, while the aerodynamics were improved to suit race conditions. The engine was the twin-turbo 3.5-litre V6 already used in the XJR-10 and XJR-11 prototypes: it was a proven unit, which could produce up to 800 bhp. For the XJ220 C, its output was limited to 500 to 680 bhp, depending on how it was used.
For Le Mans, TWR assembled three cars, with the chassis numbers 001 (race number 51), 002 (race number 50) and 003 (race number 52). 001 was assigned to Win Percy, Armin Hahne and David Leslie, 002 to David Brabham (Jack's son), John Nielsen and David Coulthard, and 003 to Paul Belmondo, Jay Cochran and Andreas Fuchs. It is chassis no. 003 which we are offering for sale today.
In the GT category, the Jaguars were up against the numerous and dominant Porsche 911 Carreras and Turbos and the French Venturis. For outright victory, the battle would be fought between Peugeot, Toyota and Porsche.
Well prepared, the Jaguars stood up to the Porsches and 002 posted the second best time, within a second of the fastest Porsche GT. For TWR, there were a few incidents during testing, as was only to be expected in the run-up to such an important race: 001's engine overheated and had to be replaced, while 003 lost its rear engine cover on the track.
For the race itself, Tom Walkinshaw was unable to stay in Le Mans, as he had to attend the races in Indianapolis, where several XJ220s were competing. He therefore handed over the race management to Roger Silman.
Belmondo took the wheel first in car 003, and just over an hour into the race, the Jaguars were leading the GT category. At 9.30PM, 002 had a lead of two laps over the most menacing Porsche, driven by Hans Stuck, Walter Röhrl and Hurley Haywood, but the Porsche retired unexpectedly after nightfall, following a collision with the Debora-Alfa Romeo.
The three Jaguars lapped consistently, with cars 002 and 003 leading the category, but the first problems arose at 5AM, when the fuel tank had to be changed on 002. 003 then took the lead among the GTs. Five hours from the finish, however, while Fuchs was driving, a tyre burst and caused a violent spin at high speed. While the driver gathered his wits, the engine temperature went up, and on his return to the pits the mechanics found a crack in the cylinder head gasket. The race was over for 003.
002 therefore inherited the lead in the GT category, holding onto its position until the finish: Jaguar had won the GT category at the 24 Hours of Le Mans!
Unfortunately, the manufacturer would subsequently be disqualified for failing to run with catalytic converters, despite the cars conforming to IMSA regulations, which were normally accepted by the ACO.
Belmondo, whom we interviewed about the race, told us: "At the time, I was a test driver for Benetton [the F1 team managed by TWR], and Tom Walkinshaw asked me to drive at Le Mans. We were leading the category when the blow-out occurred and then had the overheating problem which caused us to retire. It was another Jaguar which won the category, and when it was later disqualified, Walkinshaw told us, "It's not a big deal, what everyone will remember will be the podium at the finish!"
Car 003's career was not yet over. After being bought by Tony Brooks (the namesake of the F1 driver), cars 001 and 003 were entered at Le Mans in 1995. The first car, race number 58, was assigned to Win Percy, Bernard Thuner and Olindo Iacobelli, while chassis no. 003 (race number 57) was in the hands of Richard Piper, James Weaver and Tiff Needell. But both cars had to retire: 001 when it spun off the track and 003 due to a mechanical problem.
Since then, this Jaguar XJ220 C has not raced again. Purchased by a Japanese enthusiast, it underwent a complete restoration, following a damage on the right front section, to its 1993 specification by the English specialist Don Law. The car was completely stripped down, and the engine and body checked over and refurbished as required. Today, therefore, the car is in immaculate condition and is eligible for the most prestigious historic events.
This is a vehicle which has an important place in history: from a prestigious manufacturer, the car was prepared and run by one of the most respected engineering firms in its field. It took part twice in the greatest endurance race in the world, where it led its category for a few hours, and has been preserved undamaged ever since. These qualities are hardly ever found together in a competition vehicle of this calibre.
Lot from outside the EU: Customs duties of 10% will be levied on the total hammer price excluding taxes. VAT, at the current rate of 20%, will be calculated on the basis of the hammer price plus the customs duties mentioned above.
Participating in the auction on this lot is subject to a special registration process. If you would like to bid on this lot, please get in touch with the bidding office or the motorcars department at least 48 hours before the sale
Photos © Rémi Dargegen