Avec cette jeune femme tenant un livre et une large croix émergeant de son drapé bleu, Lubin Baugin nous offre une très délicate représentation de sainte Hélène. Le corps et la tête tournés de trois-quarts emmènent à leur suite le regard du spectateur vers un rayon de lumière ténu dont il devine l'origine divine. La large croix tenue par la sainte est une référence directe à son iconographie qui la lie à l'invention de la Vraie Croix. Hélène, convertie au christianisme à la même période que son fils l'empereur Constantin (272-306), partit en pèlerinage à Jérusalem en 326. Les récits hagiographiques rapportent qu'elle y découvrit les reliques de la Passion et la croix sur laquelle le Christ aurait été crucifié, à l'endroit même où l'empereur Hadrien (76-138) avait fait édifier un temple en l'honneur de Vénus. Après qu'Hélène ait pris la décision de l'abattre, Constantin y envoya des architectes afin de dégager le tombeau du Christ et de bâtir un sanctuaire chrétien.