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Reinhold Kukla Ljubljana, 1877 - Sankt Gallen, 1965
L'Achéron, 1902
Estimation:
€8,000 - €12,000
Sold :
€10,000

Lot details

L'Achéron, 1902
Huile sur toile

Signée et datée 'KUKLA 1902' en bas à droite

Dans son cadre d'origine en bois mouluré et patiné, titré en partie inférieure

Acheron, oil on canvas, signed and dated, by R. Kukla

Provenance:

Collection particulière, Vienne ;
Vente anonyme ; Vienne, Dorotheum, 19 mai 1999, n° 4 ;
Vente anonyme ; Vienne, Dorotheum, 18 avril 2001, n° 18 ;
Galerie Wilnitsky Fine Art, Vienne ;
Collection particulière, Italie

Exhibitions:

'XXX Jahres-Ausstellung in Wien', Vienne, mars 1903, une étiquette au verso

Comment:
Natif de la Slovénie, alors sous domination de l'empire austro-hongrois, Reynold Kukla étudie à l'Académie des Beaux-Arts de Vienne de 1893 à 1897 avec Franz Rumpler, Christian Griepenkerl et Eduard Peithner von Liechtenfels, puis à la 'Meisterschule für Landschaftsmalerei', toujours à Vienne jusqu'en 1902. Il expose régulièrement dans la capitale autrichienne et reçoit diverses distinctions des institutions académiques : prix d'honneur de la Maison des artistes en 1930, et le "Laurier d'or " de la même société en 1952. Il meurt très âgé en Suisse, sans qu'on ne connaisse la date de son installation à Saint-Gall. Son œuvre est essentiellement constituée de paysages assez classiques, parfois d'inspiration romantique, parfois teintés d'un néo-impressionnisme lumineux. Plusieurs de ses vues des Dolomites et de Suisse rappellent la technique de certains divisionnistes italiens. Au début de sa carrière, cependant, il peint des œuvres manifestement influencées par l'ambiance symboliste où plane l'ombre d'Arnold Böcklin et de Ferdinand Keller. C'est le cas de notre tableau qui représente le fleuve Achéron. Cette branche du Styx, rivière souterraine des enfers dans la mythologie grecque, était celle sur laquelle Charon faisait passer les âmes des défunts sur sa barque. Kukla construit un paysage puissamment évocateur. Sur la rive, une figure drapée attend, tandis que, sortant d'un passage au milieu des roches de l'autre côté de l'Achéron, la barque de Charon s'apprête à traverser l'étendue d'eau pour venir la chercher. La hauteur des parois rocheuses et des végétations et l'ombre qui y règne confèrent à la scène une dimension dramatique. Seule une cime lumineuse dans le coin gauche en haut du tableau évoque le monde des vivants. L'espace et les silhouettes aux visages invisibles rappellent évidemment 'L'Île des morts' de Böcklin dont l'impact sur la poésie et la peinture symboliste fut considérable.

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