Titre de circulation hollandais
Châssis n° X14 27065
Moteur n° 27065
Carrosserie Vanvooren n° 675
- Collection Volante
- État d'origine superbement préservé
- Modèle intéressant, technique sans soupapes
- Une des plus anciennes carrosseries Vanvooren roulante connue
Parmi les marques automobiles les plus anciennes, Panhard occupe une place à part car elle a su avant les autres concevoir une voiture "moderne", dont les composants mécaniques occupaient la disposition qui par la suite est devenue traditionnelle. Toujours à l'affût des dernières nouveautés, Panhard s'intéresse dès 1909 aux travaux de Charles Knight sur un moteur dont les soupapes conventionnelles sont remplacées par des fourreaux coulissants dotés de "lumières". Séduit par le silence et la douceur de fonctionnement de ce système, Panhard en achète la licence et entreprend de mettre au point ses propres moteurs "sans soupapes". Le premier châssis qui en est équipé est le Type X7, présenté au Salon de 1910 et, à partir de cette date, ce moteur équipera les modèles haut de gamme de la marque pendant de longues années. C'est le cas du Type X14 qui, en 1911, reçoit un quatre-cylindres sans soupapes de 4 398 cm3 en plus d'un système de freinage amélioré par rapport à la X7.
Grace à la dynamique Aventure Peugeot Citroën DS qui conserve les archives de Panhard Levassor, nous avons pu obtenir des copies du facturier et des mains courantes qui concernent la superbe X14 de la Volante Collection.
Le 29 Juin 1912 elle fut facturée pour la somme de 13 021 francs au cabinet d'avocats Recht & Lehmann à Buenos Aires. Le détail de la facture nous montre qu'elle est encore équipée de son moteur 20 CV d'origine. Elle a visiblement très peu servi à l'époque, avant d'être rapatrié en Angleterre, où on la retrouve lors d'une vente d'ancêtres organisée à Ascot, en juillet 1995. Elle a été ensuite exposée dans un musée hollandais, à Assen, avant que le propriétaire actuel, n'en fasse l'acquisition. Il voulait acquérir la voiture depuis longtemps afin d'agrémenter la Volante Collection d'un des tout premiers exemples d'automobile carrossée par Vanvooren. Il été particulièrement séduit par le bel état d'origine de la voiture, les propriétaires précédents ayant eu la sagesse de ne pas se lancer dans une remise en état "à neuf", mais ayant cherché à conserver les éléments de la voiture qui pouvaient être sauvés. Parmi les travaux effectués par le précédent propriétaire, on note l'ajout d'un rétroviseur provenant d'une Rolls-Royce 1911 et d'un pare-brise arrière à cadre en laiton et déflecteurs latéraux, datant d'avant 1914. Pour faciliter la conduite de cette imposante automobile, il a fait poser un amortisseur de direction entre l'essieu avant et la barre d'accouplement, ce qui facilite son utilisation de façon très significative. Ces équipements peuvent aisément être démontés, au gré du nouvel acheteur.
La carrosserie Vanvooren numéro 675 qui équipe la voiture est particulièrement intéressante car il s'agit d'une des plus anciennes connues de ce carrossier, sur une voiture en état de fonctionner. Une carrosserie très similaire est connue sur une Mercedes 38/70 HP datant de 1911 et faisant partie d'une des plus importantes collections au monde. Ce beau et sobre torpédo est très bien équipé, avec une superbe sellerie cuir à boutons, deux strapontins avec dossier et faisant face à la route, et une capote en toile. La voiture est en outre dotée de deux jantes de secours démontables avec leur pneu, d'un pare-brise repliable en laiton, de phares BRC à acétylène auto-générateurs et de lanternes latérales à huile. Elle est accompagnée d'un jeu complet d'outils d'origine dans des étuis en cuir siglés au nom du constructeur.
Dans un état d'origine émouvant, cette voiture rare et à la technique intéressante est un témoin précieux de l'époque des pionniers de l'automobile et permet, en plus de se déplacer dans l'espace, un véritable voyage dans le temps.
Les voitures de la collection Volante ont été très soigneusement suivies et conservées mais nous rappelons qu'il s'agit de voitures de musée qui n'ont que peu roulé ces dernières années et qui nécessiteront par conséquent une révision d'usage.
Dutch title
Chassis n° X14 27065
Engine n° 27065
Carrosserie Vanvooren n° 675
- Volante collection
- Beautifully preserved original condition
- Interesting model, valveless engineering
- One of the oldest Vanvooren-bodied cars still running
Panhard held a special place amongst the earliest makes of cars. It was at the forefront of designing a " modern " car, with a layout of mechanical components that went on to become the norm. The marque was always on the look out for the latest innovations, and in 1909 Panhard became interested in Charles Knight's development of an engine where the conventional valves had been replaced with sleeve valves. Impressed by the silent and smooth running of this system, Panhard bought the licence and started to develop its own " valveless " engines. The first chassis to benefit was the Type X7, presented at the 1910 Motor Show, and from that date on, this engine was fitted to the marque's high-end models for many years. The Type 14 was one such model, equipped in 1911 with a four-cylinder 4 398cc valveless engine that also had a better braking system than the X7.
Thanks to the active Aventure Peugeot Citroën DS that keeps the Panhard Levassor archive, we have been able to obtain copies of the register and records of the superb X14 in the Volante Collection. On 29 June 1912 the law firm Recht & Lehmann in Buenos Aires was invoiced 13 021 francs for the car. Details on the invoice confirm that it still has its original 20 CV engine today. It was clearly used very little in period, and was later sent to England, where it appeared in a veteran car auction in Ascot, in July 1995 and was subsequently exhibited in a Dutch museum, in Assen. It was then bought by the current owner, who had been looking to acquire it for some considerable time, in order to add one of the first Vanvooren-bodied automobiles to his Volante Collection. He was particularly impressed by the wonderfully original condition of the car, the previous owners having wisely decided to conserve as many elements of the original car as possible and not over-restore it. Work carried out by the previous owner includes the fitting of a rear-view mirror from a 1911 Rolls-Royce, and pre-1914 brass-framed rear windscreen and side windows. To make driving this imposing automobile easier, he had a steering damper fitted between the front axle and the tie-rod, which makes a significant improvement. This equipment can easily be dismantled if required.
This Vanvooren body, numbered 675, is particularly interesting as it is one of the oldest known examples by the coachbuilder to be fitted to a car that is still running. A very similar body exists on a 1911 Mercedes 38/70 HP that belongs to one of the most important collections in the world. This handsome torpedo is very well equipped, with splendid button leather, two folding seats with backrests facing the road, and a canvas hood. The car also has two spare detachable wheels with tyres, a folding brass windscreen, BRC self-contained acetylene headlamps and oil side lamps. It comes with a complete set of original tools in leather cases marked with the manufacturer's name.
In extraordinarily original condition, this rare and technically innovative Panhard is a precious testimony to the earliest days of the automobile. Remarkably, this is an automobile that will not only take you out on a drive, but also on a trip back in time.
The cars in the Volante collection have been extremely well looked after and conserved. However, it must be stressed that these are museum exhibits that have not been driven much in recent years, and will therefore require a routine inspection and service before use.
Photos © Fotozumbrunn / Unger
Jörg Sierks
Martin Waltz & " The Volante Collection "
Né dans une famille d'amateurs d'art et entrepreneurs dans l'industrie automobile, il n'est pas surprenant que Martin Waltz ait développé dès son plus jeune âge une passion pour les automobiles anciennes. Pendant ses études de médecine, il ne parvenait pas à résister à une limousine Mercedes 220 noire de 1956 à vendre sur le parking de l'université, et commençait ainsi à acheter des automobiles et les entretenir lui-même. Sa passion s'orientait rapidement vers les voitures d'avant-guerre et sa fascination pour Vanvooren prenait naissance lors de la découverte d'une épave d'Hispano-Suiza, en Suisse, dans une arrière-cour. Il faisait l'acquisition de la voiture et se lançait dans une remise en état, surpris par la qualité de la carrosserie. Il s'étonnait également du peu d'informations disponibles sur Vanvooren et commençait ses propres recherches. En l'espace de huit ans, avec l'aide d'autres collectionneurs, de musée, d'historiens et d'archivistes de clubs, il créait un registre et des archives Vanvooren. Au cours de ces démarches, il avait l'occasion de croiser de nombreuses voitures carrossées par Vanvooren. En toute logique, il finissait par en acheter un certain nombre, constituant la plus importante collection du monde consacrée aux voitures de ce carrossier, avec neuf véhicules équipés d'une carrosserie Vanvooren (une voiture hippomobile et huit automobiles), de neuf marques différentes : Panhard & Levassor, Voisin, Alvis, Hispano-Suiza, Bentley, Bugatti, Rolls-Royce, Delahaye et Vanvooren.
Au début des années 2000, Martin Waltz possédait 40 voitures disséminées sur plusieurs sites, au sud de l'Allemagne. Il a commencé à réfléchir à la façon d'exposer sa collection dans le but d'illustrer l'art du style automobile. Finalement, en 2015, il ouvrait un musée abritant 45 voitures dont la moitié dataient de la période d'avant-guerre. Ce musée, dénommé "Volante", a attiré des milliers de visiteurs au cours de ces deux dernières années.
Avec le projet "Volante", Martin Waltz a pu mettre en avant l'intérêt qu'il portait aux savoir-faire anciens. Des années avant que la Fiva lance la "Charte de Turin", il s'attachait déjà à préserver le plus possible les composants et matériaux d'origine de ses voitures. Pour trouver l'équilibre entre le souci de préserver la voiture et celui de la faire rouler, il investissait presque un million d'euros dans la restauration de ses automobiles Vanvooren, n'ayant de cesse de trouver et d'améliorer les techniques permettant de respecter l'état d'origine et la conformité historique. Au fil des ans, il a constitué un réseau de spécialistes pour la préservation de ses voitures, et la qualité de leurs travaux est impressionnante.
Aujourd'hui, son musée attire des évènements qui réclament une surface plus importante. Par conséquent, Martin Waltz a pris la décision difficile de se séparer de sa collection de voitures carrossées par Vanvooren, ce qui va donner à de nouveaux amateurs l'opportunité, après une révision d'usage due à leur condition de voiture de musée, de développer leur propre appréciation de ce carrossier français très particulier. Martin Waltz lui-même va continuer à archiver et répertorier, tout en ayant un projet de livre sur le sujet.
Born into an art-loving family of entrepreneurs involved in the automobile industry, it is no surprise that Martin Waltz developed a love of old cars from a very young age. While studying medicine, he was unable to resist the black 1956 Mercedes-Benz 220 limousine spotted for sale in the university car park, and so began to buy and maintain cars himself. He soon developed a special attachment to pre-war designs, and his particular fascination for Vanvooren began when he discovered the ruins of a Hispano-Suiza in a back yard in Switzerland. He bought the car and began to restore it, astonished by the quality of the coachwork. He was also surprised to discover that there was very little information available about Vanvooren, and started to do his own research. Within eight years, with the help of owners, museums, historians and club archivists, he created a Vanvooren register and archive. During this period, he came into contact with a host of special Vanvooren-bodied cars. It is no surprise that he went on to buy many of them, which is how the biggest collection of cars by this coachbuilder, anywhere in the world, came into existence: 9 vehicles with Vanvooren coachwork (one carriage and eight cars), from 9 different manufacturers: Panhard et Levassor, Voisin, Alvis, Hispano-Suiza, Bentley, Bugatti, Rolls-Royce, Delahaye and Vanvooren.
By the 2000s Waltz owned over 40 cars, kept in different locations in south-west Germany. He began to think about how to display his collection in order to illustrate the art of automotive design. Eventually, in 2015 he opened a museum that housed 45 cars, half of which date from the pre-war period. The exhibition in the museum, called VOLANTE, has attracted thousands of visitors over the last couple of years.
With the VOLANTE project, Waltz was able to showcase his special interest in old craftsmanship. Years before the FIVA launched the Charta of Turin, he worked as a pioneer in preserving as much as possible of the original material and parts of his cars. To provide the balancing act between originality and roadworthiness Waltz invested nearly 1 million euros in restoring his Vanvooren cars, always trying to find and improving the best ways back to originality and historical correctness. Over the years he created a network of specialists for the preservation of his cars, and the quality of their work is impressive.
Today, his museum space is attracting large-scale events that require more room. Consequently, Waltz has taken the difficult decision to part with his collection of Vanvooren-bodied cars, which will provide an opportunity, after a routine inspection and service due to their museum condition, for new owners to develop their own appreciation for this very special French coachbuilder. Waltz himself will continue to manage the archive and register, and has plans to write a book…