Encre de Chine et crayon pour un exceptionnel carnet de croquis et d'idées.
Provenance:
Collection Renaud, Paris
Rien de plus amusant que d’imaginer Hergé, sagement installé dans son atelier, aux prises avec Quick et Flupke, en train de griffonner et de raturer avec plus ou moins de flegme les pages de ce carnet. Car les facéties de ces deux personnages - plus astucieux qu’il ne
paraissent - et leurs démêlés hétéroclites avec le débonnaire agent n°15 ne manquent pas d’intérêt. C’est évidemment la vie quotidienne des quartiers populaires de Bruxelles qui est dépeinte et qui sert de décor, mais ce sont aussi les gags, parfois anticonformistes mais le
plus souvent inoffensifs, châteaux de cartes fantasques construits en quelques cases, qui permettent au dessinateur de se défouler joyeusement et que l’on retrouve dans les pages du Petit Vingtième aux côtés des Aventures de Tintin. Car dans les années 30, les deux
séries ne vont pas l’une sans l’autre : les rêveries projetées ça et là, au rythme trépidant des images, auront une influence sur la liberté de ton et la liberté de mouvement qui seront déployées par Hergé afin de raconter les péripéties de son reporter en Chine, en Amérique du Sud ou en Syldavie.