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Mattia PRETI (1613 - 1699)
Autoportrait présumé de l'artiste en Apelle peignant Campaspe
Estimate:
60000 - €80,000
Sold :
€76,200

Complete Description

Autoportrait présumé de l'artiste en Apelle peignant Campaspe
Huile sur toile (fragment)


'PRESUMED SELF-PORTRAIT OF THE ARTIST AS APELLES PAINTING CAMPASPE', OIL ON CANVAS, A FRAGMENT, BY M. PRETI

Provenance:

Probablement collection de la famille Caputi à Naples vers 1742, selon B. De Dominici ;
Collection Tomás de Veri, Palma de Majorque, en 1920 ;
Collection du marquis de la Cenia, Madrid, en 1965, selon A. Perez Sanchez;
Collection particulière, Palerme

Bibliography:

Mentionnant le tableau dans son intégralité :
Probablement Bernardo De Dominici, Vite de' pittori, scultori ed architetti napoletani, Naples, 1742, vol. I, p. 341 : " Sopra di un altra porta fece un quadro, ova figurò Apelle in atto di ritrarre la bella Campaspe amata dal grande Alesandro, e nel volto di Apelle effigiò Mattia il suo proprio rittrato in profilo. Oggi questi quadri sono ben situati insieme nella Galleria de' Signori Caputi "
Antonio Ayerbe de Veri, Cuadros notables de Mallorca. Colección de Tomás de Veri, Madrid, 1920, pl. XIV
Alfonso Pérez Sánchez, Pintura Italiano del siglo XVII en España, Madrid, 1965, p. 420

En rapport :
Stéphane Loire (dir.), La collection Lemme. Tableaux romains des XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, 1998, p. 260-262, sous le n° 109 (Campaspe)
John T. Spike, Mattia Preti, catalogo ragionato dei dipinti, Taverna, 1999, p. 269, sous le n°201 (Campaspe) et p. 396, sous le n° 411 (Alexandre le Grand)

Comment:
Notre tableau constitue une découverte particulièrement intéressante qui vient compléter un puzzle que les aléas de l'histoire nous ont laissé le soin de reconstituer. La présence d'une toile représentant Campaspe dans les collections du Museo del Barocco au Palazzo Chigi à Ariccia1 retint toute notre attention (fig. 1). Mêmes dimensions, même couture de toile horizontale au tiers supérieur et enfin l'explication de la surprenante découpe de la toile que nous présentons : le manque en bas à droite n'est autre que l'emplacement des jambes de Campaspe. Ce dernier tableau constitua en effet la partie droite d'une grande composition démantelée dont notre Apelle constitue la partie centrale. Une reproduction dans un ouvrage de 1920² (fig. 2) constitue le seul témoignage photographique du tableau dans son intégralité qui comprenait aussi la figure d'Alexandre le Grand à gauche d'Apelle. Dans sa monographie consacrée à Mattia Preti, et dans le texte accompagnant Campaspe, John Spike précise qu'en 1965 le tableau aurait été encore complet dans la collection du marquis de la Cenia à Madrid. Or le fragment avec Campaspe apparait sur le marché de l'art italien en 1969 chez Gilberto Algranti. Le tableau aurait donc été démantelé entre 1965 et 1969. Une figure de l'empereur était réapparue lors d'une vente publique en 1989 (3) : il ne restait plus qu'à retrouver l'élément central ; voilà chose faite avec notre découverte ! Si l'on en croit Bernardo de Dominici, cette figure du peintre de la cour d'Alexandre à son chevalet pourrait en outre constituer un autoportrait de l'artiste.

La composition semble avoir eu suffisamment de succès au XVIIe siècle pour constituer un modèle pour les peintres verriers qui décoraient avec talent les grands cabinets napolitains alors exportés aux quatre coins de l'Europe. Sans doute notre grand tableau appartenait-il à une des prestigieuses collections dont Naples ne manquait pas dans la seconde partie du XVIIe siècle pour servir ainsi de modèle à ce cabinet encore posé sur son piétement d'origine arborant l'aigle bicéphale Habsbourg du roi d'Espagne Charles II (fig. 3) (4).

Originaire de Calabre, Mattia Preti se forme à Rome dans les années 1630. Il y réalise la synthèse de deux courants antagonistes, recueillant l'héritage du Caravage et de ses suiveurs d'une part, et adoptant la technique plus libre des artistes néo-vénitiens, Pier Francesco Mola, Pietro Testa ou le jeune Nicolas Poussin d'autre part. Auteur de grands cycles à fresques à Rome (Sant' Andrea della Valle)et à Modène (San Biagio), il voyage aussi à Venise vers 1645. Durant ces séjours, il assimile et réinterprète l'exemple de ses prédécesseurs, Guerchin, Reni, Rubens, Lanfranco, Véronèse. Au cours des sept années qu'il passe à Naples, de 1653 à 1660, il transforme profondément la tradition de cette ville. Une heureuse émulation réciproque avec Luca Giordano régénère le style des deux artistes. Puis, Preti s'établit pour les quarante dernières années de sa vie à Malte, où il décore la cathédrale Saint-Jean de La Valette et continue à peindre de nombreux retables ou des tableaux de chevalet pour des amateurs, tant pour la demande locale que pour l'exportation vers le continent.

1- Mattia Preti, Campaspe, Huile sur toile, 157 x 103 cm ; ancienne collection de Fabrizio Lemme, offert par ce dernier au Museo del Barocco.
2- Antonio Ayerbe de Veri, Cuadros notables de Mallorca. Colección de Tomás de Veri, Madrid, 1920, pl. XIV
3- Vente anonyme ; Rome, Christie's, 13 avril 1989, n° 93
4- Grand cabinet orné de 50 panneaux peints sous verre, attribués à Luca Giordano et à son atelier, Naples, vers 1675, Ancienne collection Pelham Galleries, Londres avant 2008.

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