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Gabriel de SAINT-AUBIN (1724 - 1780)
Autoportrait de l'artiste dans un médaillon
Estimate:
€20,000 - €30,000
Sold :
€115,500

Complete Description

Autoportrait de l'artiste dans un médaillon
Crayon noir, estompe et rehauts de lavis gris

Légendé 'GABRIEL DE ST AUBIN dessiné par lui-même' sur le pourtour du médaillon
Annoté 'Sous / la / d'Apollon' (peu lisible) près de la lyre en haut à droite
Porte une marque de monteur non identifiée (L.3536) en bas à gauche

'THE ARTIST'S SELF-PORTRAIT IN A MEDALLION', BLACK CHALK AND STUMP, BY G. DE SAINT-AUBIN

Provenance:

Collection Prosper de Baudicour ;
Collection Leboeuf de Montgermont ;
Sa vente, Paris, 16-19 juin 1919, n° 286 (5.960 fr à Paulme) ;
Collection Georges Dormeuil, son cachet (L.1146a) en bas à droite ;
Puis par descendance

Exhibitions:

'Exposition des Saint Aubin', Paris, hôtel Jean Charpentier, 1925, n° 36, pl. II

Bibliography:

Edmond et Jules de Goncourt, 'L'Art du XVIIIe siècle. I. Les Saint Aubin', Paris, 1880-1884, p. 426
Emile Dacier, 'L'oeuvre gravé de Gabriel de Saint-Aubin, notice historique et catalogue raisonné', Paris, 1914, p. 171
Emile Dacier, 'Gabriel de Saint Aubin', Paris-Bruxelles, 1929-1931, t. I, pl. I (en frontispice) et t. II, p. 43, n° 232
'Gabriel de Saint-Aubin (1724-1780)', cat. exp., Paris, musée du Louvre, 2007, p. 118, cité et reproduit dans la notice du n° 5

Comment:
Gravure :
Eau-forte par Jules de Goncourt pour la première édition de 'L'Art du XVIIIe siècle', Paris, 1859

A l'instar de l'irremplaçable monographie d'Emile Dacier sur Gabriel de Saint-Aubin, c'est avec cet autoportrait en médaillon de l'artiste que nous inaugurons le chapitre de cette vente consacré à la collection Georges Dormeuil. Ce dessin avait également été traduit à l'eau-forte par Jules de Goncourt, l'un des premiers biographes de l'artiste, pour la première édition de L'Art du XVIIIe siècle en 1859 (fig. 1), faisant ainsi de ce petit profil l'une des images les plus emblématiques de Gabriel de Saint-Aubin.
Le dessinateur a ici repris la formule du portrait de profil en médaillon rappelant les médailles antiques alors en vogue, faisant écho à la fois aux médaillons sculptés de Jean-Baptiste Nini sur le pourtour desquels les noms des modèles étaient inscrits en capitales et aux gravures de Charles-Nicolas Cochin avec le ruban autour de l'anneau. Le petit format de notre dessin et son caractère monochrome contribuent aussi à ce rapprochement avec l'art de l'estampe. Saint-Aubin, que nous savons très à l'aise pour décrire les choses avec précision sur des formats réduits, nous offre ici un profil rendant hommage à son talent de dessinateur, utilisant avec virtuosité les hachures pour marquer les reliefs des pommettes du menton et l'estompe pour signifier les ombres de l'arcade et du front.
Gabriel de Saint-Aubin songeait-il à une utilisation particulière de cette image, ou même à sa diffusion, lorsqu'il la réalisa? L'expression du visage est en tout cas sérieuse et il s'est représenté portant la perruque et un jabot autour du cou. Nous retrouvons la même attitude digne et la même élégance sur son Autoportrait dessinant une allégorie de la Justice, daté de 1768 et conservé au musée du Louvre (fig. 2), que Pierre Rosenberg décrit comme une possible plaidoirie de l'artiste en faveur de ses tableaux pour lesquels il aurait tant souhaité être reconnu1. Ces représentations sont bien éloignées du personnage fantasque et négligé que nous ont décrit ses contemporains.
Le dessinateur fécond et passionné n'est cependant jamais bien loin et notre autoportrait reste représentatif de son auteur. Ne se contentant pas du simple médaillon, Saint-Aubin a en quelques traits donné un arrière-plan indéfinissable à ce portrait, ajoutant en haut à droite une petite lyre, près de laquelle Dacier à déchiffré l'inscription 'Sous la [ici le dessin de la lyre] d'Apollon', signifiant ainsi l'inspiration permanente à laquelle il était soumis et nous proposant un jeu de lecture entre lettres et dessin que l'on retrouve parfois dans ses illustrations marginales.
Acquis par Marius Paulme pour le compte de Georges Dormeuil en 1919, ce petit dessin avait auparavant appartenu à l'artiste et historien Prosper de Baudicour qui poursuivit les travaux de Robert Dumesnil sur les artistes graveurs français du XVIIIe siècle². Resté dans la descendance de Georges Dormeuil jusqu'à nos jours et rarement exposé, ce charmant petit autoportrait réapparait aujourd'hui en ayant conservé toute sa séduction et constitue, à l'image de son auteur, une véritable icône de l'art à Paris dans les dernières années du règne de Louis XV.

Nous remercions Madame Kim de Beaumont de nous avoir aimablement confirmé l'authenticité de ce dessin d'après une photographie.

1. Voir cat. exp. Gabriel de Saint-Aubin, Paris, 2007, p. 118
2. Le Peintre graveur français continué, ou Catalogue raisonné des estampes gravées par les peintres et les dessinateurs français nés dans le XVIIIe siècle, Paris, 1861.


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