Reliure en coquille d'œuf et nacre de Jean Dunand
Grand in-4 (33 3 27 cm) (12.99 3 10.63 in.)
Tirage : un des 125 exemplaires sur vélin d'Arches, n° 124
Illustration : 38 illustrations en couleurs de George Barbier, dont 18 à pleine page, gravées sur bois par François-Louis Schmied. Ornements de George Barbier. Exemplaire enrichi de :
- un bois érotique tiré à 40 exemplaires, justifié 32/40 et signé par Schmied, monté en tête. Médaillon de 108 mm de diamètre
- une gouache originale (283 3 110 mm) à pleine page sur papier havane, probablement un projet pour le laque d'une reliure de Schmied
Reliure signée de Jean Dunand pour Jean Kieffer. Veau laqué de couleur verte, les plats couverts de triangles inversés se recouvrant comme une enveloppe, l'un laqué noir, l'autre orné d'incrustations de burgeau, les deux côtés latéraux ornés de coquille d'œuf, dos lisse laqué avec titre doré à la chinoise, coupes laquées or, doublure à décor de coquille d'œuf sur fond noir ceinturé d'un large encadrement de coquille d'œuf sur fond rouge, avec des filets dorés rayonnant à partir du centre de la composition, gardes de soie noire brochée de fils métalliques dorés, tranches dorées du témoins, couverture et dos, étui doublé et bordé.
Usures importantes au niveau des mors, craquelure de la laque et traces de frottements.
Historique :
Cette merveilleuse reliure entièrement laquée, ornée d'un décor à la coquille d'œuf, est un des chefs-d'œuvre de la reliure Art déco.
Après avoir créé de petits objets d'art en métal laqué, tels des bijoux, Dunand adapta sa technique aux reliures pour son ami Schmied. Il fut le premier à introduire la coquille d'œuf dans ses laques, de manière à introduire le blanc dans la composition, cette teinte ne pouvant être obtenue par des pigments végétaux (Duncan et Bartha, p. 190). Souvent, les plaques de laque sont fixées sur les plats, mais, sur de rarissimes exemplaires, Dunand parvint aussi à laquer le veau des reliures sur toute leur surface, plats et doublures. La fragilité de ces réalisations très raffinées le dissuada cependant de poursuivre dans cette voie, aussi ces Chansons de Bilitis, réalisée en 1922 d'après des dessins de Jean Dunand, est l'une des 4 ou 5 reliures de ce type que l'artisan a réalisées (Félix Marcilhac, p. 186)
Provenance :
Collection Félix Marcilhac (Ex-libris Félix Marcilhac gravé par Barlach Heuer)
Vente " Félix Marcilhac collection privée ", Sotheby's, Paris, 11 et 12 mars 2014, lot 269.
Exposition :
Minneapolis, The Minneapolis Institute of Arts,The World of Art Deco, juin-sept, 1971
Pforzheim, Schmuckmuseum, Munich, Villa Stuck et Hambourg, Museum für Kunst und Gewerbe Art deco, Schmuck und Bücher aus Frankreich, 1975-1976
Bibliographie :
Bevis Hillier, The World of Art Deco, catalogue d'exposition, Minneapolis Institute of Arts, 1971, reproduit n. 910
Laurence et Barlach Heuer, Félix Marcilhac,
Art deco, Schmuck und Bücher aus Frankreich, catalogue d'exposition, Schmuckmuseum, Villa Stuck, Museum füt Kunst une Gewerbe, éd. Schmuckmuseum Pforzheim, 1975, reproduit n. 38 Alastair Duncan et George de Bartha, La reliure en France Art nouveau-Art déco, 1880-1940, éd. de l'Amateur, Paris, 1989, n. 109
Félix Marcilhac, Jean Dunand, vie et œuvre, éd. de l'Amateur, Paris, 1991, cat. n. 813 (plats) et n. 814 (doublures). Sur les reliures ornées de laques de Dunand, voir pp. 185-186.
Cinquantenaire de l'exposition de 1925, Musée des Arts décoratifs, Paris, 1976, cat. n. 88 reproduit
AN EXCEPTIONAL BINDING IN EGGSHELL AND MOTHER-OF-PEARL BY JEAN DUNAND.