3 p. in-8 de cahier, encre noire. 1946.
Le jeune Isou subit encore l'influence de ses aînés : symbolisme, dadaïsme, surréalisme. Il se veut un continuateur et, en même temps, il poursuit mettre à plat ceux-là même. Ce sera le Lettrisme.
Il est remarquable dans ce texte de voir le respect et la reconnaissance qu'il porte encore à ces auteurs : " À cet instant là, au dernier spasme de cette poésie des mots, nous enfonçons la porte fantastique qui est le dadaïsme et le surréalisme qui nous mènera vers d'autres horizons. Et si Mallarmé ( le plus parfait symboliste, le plus conscient artisan des paroles) pouvait dire déjà dans une formule concentrée, dans un axiome comme un slogan valable pour toute la poésie de Baudelaire à Breton : La poésie n'est pas faite d'idées mais de mots, nous pouvons lancer notre slogan à nous , en paraphrasant le premier : La poésie n'est pas faite de mots mais de lettres " Il s'agit de faire de ces éléments nouveaux des œuvres aussi suggestives, aussi compréhensives que celle des mots. En travaillant d'une manière acharnée sur ces éléments inédits. Certains verront en nous les derniers destructeurs, les derniers ciselants. […] Mais le mouvement symboliste avec ses ramifications … a réussi à faire jaillir ces perles, ces machines irréprochables qui sont les poèmes de Mallarmé, de Lautréamont, d'Apollinaire, d'Eluard ".