Vendue sans carte grise
Châssis n°110109
Moteur n°118
- Châssis SWB T26 Grand Sport rare et authentique
- Un chef d'œuvre de la carrosserie française
- Commandé directement par Saoutchik à Talbot
- Exposé à de multiples salons à l'époque
- Jamais vue dans un Concours d'Elégance modernes
- Ex-Salon de Genève de 1950, Ex-Salon de Londres de 1951
La Talbot-Lago T26 Grand Sport châssis n°110109 fut délivrée le 5 novembre 1949 à la Carrosserie Saoutchik au 46, rue Jacques Dulud à Neuilly. Seulement 29 Grand Sport châssis courts (265cm), dérivées des voitures de courses, furent construits par Talbot entre 1948 et 1952. La T26GS n°110109 fait parti de ces châssis très rares et extrêmement désirables.
Sur la fiche de construction de Talbot, reproduite dans le livre de Peter M. Larsen et M. Ben Erickson, Talbot-Lago Grand Sport - The Car From Paris, " Saoutchik " est inscrit aussi bien dans le champ carrosserie que dans le champ clients. Ce qui indique que Saoutchik a commandé le châssis n°110109 directement à l'usine Talbot-Lago, pour être carrossé à ses frais avec l'objectif de l'exposer lors de salon. On remarquera que le moteur 118 est le bon numéro de moteur installé par Talbot dans le châssis. Le décalage entre le numéro du moteur et celui du châssis est du au système interne de numérotation utilisé par Talbot-Lago. Ce qui est évident d'après la fiche de construction du n°110109.
Saoutchik habilla le châssis d'un élégant design coupé fastback, qui avait été exposé pour la première fois au Salon de Paris de 1948. Seulement 6 châssis Grand Sport reçurent cette carrosserie fuselée. Les deux premiers d'entre eux avaient une hauteur de pavillon basse. Lorsque l'on se rendu compte que la voiture était difficile à conduire, une nouvelle version avec une hauteur de pavillon légèrement plus importante fut développée. Quatre coupés aux " hauts pavillons " furent réalisés, et le châssis n°110109 est l'un d'entre eux.
Ce coupé par son design aux lignes sophistiquées et courbées, est considéré par beaucoup comme l'une des plus belles conduites intérieures jamais construites et comme le chef d'œuvre de la carrosserie française d'Après-guerre. Saoutchik ayant créé cette automobile pour mettre ses talents en exergue, le châssis n° 110109 reçu la quasi-totalité des améliorations esthétiques qui étaient proposées sur le " menu " de personnalisation du carrossier. Ainsi, de charmants motifs chromés imitant les lignes des coquilles Saint Jacques ornent les garde-boues, tandis qu'un superbe profil de lance se dessine sur le côté de la carrosserie. Afin de faire ressortir ces nombreux embellissements chromés, le châssis n°110109 reçu une peinture bleu royal avec un intérieur contrastant par son ton légèrement plus clair. On le dota d'une élégante calandre traitée en trois parties et la majorité des chromes fut considérablement plus large, épais et long que sur les cinq autres coupés réalisés à partir de ce design.
Pour finir ce mélange flamboyant, Saoutchik équipa n°110109 de hublots en forme de larme, inspiré de ceux de la marque Buick, sur le côté du capot. Pierre Saoutchik réservait cet élément à ces plus somptueux designs et n°110109 est le seul coupé T26 Grand Sport à posséder ces hublots. Il fut immatriculé 8-RS 3 et Saoutchik commanda des photos promotionnelles peu de temps après sa finalisation. Un shooting de la voiture, accompagnée d'un chic mannequin parisien, se déroula dans le Bois de Boulogne, qui avait déjà été le lieu de précédentes séances photos de Saoutchik.
Pierre Abeillon, historien reconnu et spécialiste de Talbot-Lago, estima que 110109 était perdu, affirmant que : " …même le Club Talbot n'avait pas la moindre idée d'où elle se trouvait, ni même si elle existait toujours. " Heureusement, n°110109 n'est pas perdu bien qu'une bonne partie de son histoire reste inconnue. Etant le fer de lance de Saoutchik, la voiture fut exposée dans plusieurs salons importants. Tout d'abord en Suisse où elle participa au salon de Genève en Mars 1950. Dans la même livrée qu'au shooting du Bois de Boulogne, la voiture fut installée entourée de nombreuses plantes rendant la scène presque tropicale. Après le Salon de Genève, on rapatria 110109 en France et en juin 1950, la voiture reçu le Grand Prix d'honneur au Gala d'été de la Presse à Charbonnières, près de Lyon. Elle portait le numéro 8 et fut présentée par les Frères Dumont, concessionnaires Talbot à Lyon.
Les Frères Dumont ne réussirent pas à vendre n°110109 et il semble que la voiture passa entre les mains de plusieurs concessionnaires Talbot. Il est plus probable que n°110109 fut toujours la propriété de Saoutchik, qui s'abstint de l'exposer au Salon de Paris en octobre 1950, mettant à la place la Talbot-Lago Grand Sport châssis n°110119. La prochaine exposition de 110109 fut au Salon de Bruxelles de janvier 1951. Le concessionnaire Talbot belge, Guerret, réserva un grand stand où était aussi exposé 110120, le troisième Grand Sport cabriolet de Saoutchik. Pour ce salon, n°110109 se refit une beauté avec une combinaison de peinture bicolore : les coques des ailes furent peintes dans une nuance contrastée plus claire, peut-être pour être assorti avec l'intérieur. La dernière sortie contemporaine du n°110109 eu lieu au Salon Automobile de Londres en mars 1951.
110109 ne se vendit pas au Salon de Londres et retourna en France. Au départ équipée d'une plaque-châssis LAGO, la voiture indiquait que Saoutchik avait l'intention de l'exporter, car les voitures pour la France portaient le nom TALBOT. Nous n'avons pas plus de photographies ou d'éléments historiques pour nous aider à reconstruire les décennies suivantes. Il semble qu'à la fin, la voiture passa toute sa vie en France et ne quitta plus le pays, bien que la plaque LAGO, rare, soit restée sur le pare-feu. Finalement, 110109 fut acquise par Roger Baillon et resta dans sa collection jusqu'à maintenant.
Avant de mourir, Roger Baillon confia qu'il avait achetée 35 ans plus tôt, n°110109 dans l'est de la France, il l'aurait donc acquise autour de 1980. Déjà à l'époque, la voiture était dans un état de sortie de grange et avait eu un accident à l'arrière. Cependant, comme Roger Baillon acheta la plupart de ces voitures avant 1968, et que n°110109 était non loin de son Hispano-Suiza Million-Guiet et de la Delahaye Faget-Varnet, pendant de nombreuses années, il existe une forte probabilité que la voiture fût acquise bien avant 1980.
Roger Baillon fut le gardien d'automobiles fantastiques. Parmi elles, 110109 fut installée, à côté d'une Delahaye 235 Chapron, sous un abri, ne fournissant que peu de protection contre les éléments. Et, pourtant, ce magnifique coupé y reposa plus de trois décennies. Présenté aujourd'hui aux enchères, il apparait comme l'une des sorties granges les plus exceptionnelles du siècle.
Que son prochain propriétaire choisisse de conserver110109 en une pièce de musée ou bien de lui rendre sa gloire d'antan, l'opportunité d'acquérir cette prouesse suprême de la carrosserie française dans un état non restauré ne se représentera plus jamais.
110109 est destiné à devenir la pièce maitresse de toute grande collection.
Unregistered
Chassis # 110109
Engine # 118
- Extremely rare and genuine SWB T26 Grand Sport chassis
- A chef d'oeuvre of French coachbuilding
- Commissioned by Saoutchik directly from Talbot
- Shown at multiple Salons in period
- Never shown at any modern concours
- Ex Geneva Show 1950, Ex London Motorshow 1951
Talbot Lago T26 Grand Sport chassis 110109 was delivered on November 5, 1949 to the Carrosserie Saoutchik at no. 46 rue Jacques Dulud in Neuilly-sur-Seine. Only 29 short wheelbase (265 cm) race-derived Grand Sport chassis were constructed by Talbot between 1948 and 1952. T26GS 110109 is one of these very rare and extremely desirable chassis.
On the Talbot build sheet, which is reproduced in the book Talbot-Lago Grand Sport - The Car From Paris by Peter M. Larsen and Ben Erickson, "Saoutchik" is written into both the carrosserie and the client fields. This indicates that Saoutchik ordered chassis 110109 directly from the Talbot-Lago factory to be bodied at his own expense for show purposes. It should also be noted that engine 118 is the correct engine number installed by Talbot in this chassis. The number discrepancy between engine and chassis number is due to the internal numbering system used by Talbot-Lago. This is evident on the build sheet for 110109.
Saoutchik fitted chassis 110109 with an exquisite fastback coupé design which had first been shown at the 1948 Paris Salon. A total of six Grand Sport chassis received this swoopy body. The first two had a low roofline. When it was discovered that the car was difficult to drive, a new version was developed with a slightly higher roofline. Four of these "high-roof" coupés were built, and 110109 is one of these four cars.
This coupé design with its complex and sweeping lines is regarded by many as one of the most beautiful closed cars ever built and as the chef d'oeuvre of postwar French coachbuilding. Since Saoutchik was building this car to show off his talents, 110109 received virtually every styling enhancement on the rather comprehensive Saoutchik "menu". This included lovely chromed scallops on the fenders and an exciting sweep-spear on the body side. In order to make the many chromed embellishments stand out, 110109 was painted a single royal blue color with a lighter contrasting interior. It received an elegant three piece-grille treatment, and most of the brightwork was substantially wider, thicker and longer than on the five other coupés built to this design.
To round off this flamboyant concoction, Saoutchik gave 110109 Buick-inspired teardrop-shaped "portholes" on the side of the hood, an item which Pierre Saoutchik reserved for his most sumptuous designs. 110109 is the only T26 Grand Sport Saoutchik coupé to feature these portholes. 110109 was registered 8-RS 3, and Saoutchik commissioned promotional photos shortly after its completion. With a chic Parisian fashion model striking various elegant poses around the car, 110109 was shot on a location in the Bois de Boulogne, which had been the scene of previous Saoutchik photo shoots.
Well-known Talbot-Lago historian Pierre Abeillon regarded 110109 as a lost car, stating that "…even the Club Talbot did not have a clue where it is currently located, that is if it still exists".
Fortunately, 110109 is not lost, although a good deal of its history remains unknown. Being a Saoutchik "workhorse", the car was displayed at several of the important Salons when new. First, 110109 went to Switzerland, where it was shown in Geneva in March 1950. Painted in a single color as in the Bois de Boulogne photo shoot, 110109 was displayed there with enough potted plants around it to make the setting look almost tropical. After the Geneva show, 110109 went back to France. In June 1950, it received the Grand Prix d'honneur at the Gala d'Été de la Presse (Summer Gala of the Press) in Charbonnières close to Lyon. The car carried the number 8 and was presented by the Dumont Frères, who were the Talbot concessionaries in Lyon.
Dumont Frères were not able to sell 110109, and it seems that the car then entered into a series of transshipments between several Talbot dealers. 110109 was most likely still owned by Saoutchik, who refrained from showing it at the Paris Salon in October 1950, displaying Talbot-Lago Grand Sport 110119 instead. Next outing for 110109 was the Brussels Show in January 1951. Guerret, the Belgian Talbot concessionary, had taken a large stand, where he also displayed 110120, the third Grand Sport convertible by Saoutchik. For this show, 110109 had been freshened with a two-tone paint scheme: the fender inserts were now painted a lighter contrasting shade, perhaps matching the interior. The final contemporary airing of 110109 was the London Motor Show in March of 1951.
110109 did not sell at the London show and went back to France. It was originally fitted with a LAGO chassis plate which indicates that Saoutchik intended to export the car, as cars for France were badged TALBOT. There is no further history or photographic material which can help document the ensuing decades. It seems that in the end, the car spent its entire life in France and never again left the country, although the rare LAGO plate remains on the firewall. 110109 was eventually acquired by Roger Baillon, where it has remained part of the Baillon collection until now.
Before his death, Baillon revealed that he purchased 110109 about 35 years ago in the east of France, which would date his acquisition to around 1980. Already then, 110109 was in barnfind condition and had been rear-ended, or had an accident to the rear. However, since it is known that Roger Baillon bought most of his classics prior to 1968, and 110109 was located for untold years next to his Hispano-Suiza by Million-Guiet and Delahaye by Faget-Varnet, there is the distinct possibility that 110109 was acquired earlier than 1980.
Baillon was a hoarder of fantastical automobiles. He placed 110109 in a lean-to shed in his collection alongside a Delahaye 235 Chapron coach, which did not provide much in the way of protection against the elements. There, this gorgeous coupé rested for more than three decades. It is now coming to auction as one of the most important barnfinds of the decade. Irrespective of whether the coming owner desires to preserve 110109 as a cultural artefact or bring the car back to its former glory, the opportunity to acquire this unrestored crowning achievement of French coachbuilding will never be repeated.
110109 is destined to be the unique centerpiece of any prominent collection.