Comment:
Œuvres en rapport :
Il existe de nombreuses variantes et copies de cette composition, mentionnées dans les divers ouvrages cités ci-dessus. Parmi celles-ci, on citera :
- Collection H. Dietel jusqu'en 1975, La Haye (RKD n° 64611, panneau, 52,10 x 75,60 cm, attribué à Philips de Marlier)
- Fitzwilliam Museum, à Cambridge, depuis 1947 (inv. PD.22-1975, panneau, 54,50 x 75,50 cm)
La poésie des natures mortes florales de Jan Brueghel l'Ancien, sa minutie dans le rendu des différentes essences ainsi que le velouté qu'il savait donner aux délicats pétales et aux feuilles de ses bouquets contribuèrent à lui valoir son surnom de Brueghel de Velours. Formé dans l'atelier de son père et participant même à certaines de ses compositions, Jan Brueghel le Jeune en fut le digne héritier, comme nous pouvons l'observer dans cette belle 'Composition à la corbeille de fleurs et coupe en vermeil sur un entablement'.
Reprenant certains des schémas chers à son maître, Jan le Jeune utilise une composition tout en équilibre et en finesse, organisée autour des deux motifs de la corbeille et de la 'tazza' remplies de fleurs. Les 'tazze', coupes en argent, vermeil ou or de style italien qui servaient à verser le vin dans les grandes occasions, furent un ornement récurrent chez les peintres de natures mortes flamands de la fin du XVIe et du début du XVIIe siècle. La préciosité de ces objets d'art finement ciselés permettait en effet de souligner le talent du peintre tout en rappelant aux amateurs les délicats ouvrages qui ornaient leurs cabinets de curiosité.
Jan Brueghel le Jeune joue ici sur les contrastes en faisant surgir sur un fond noir uni ces fleurs aux multiples couleurs vives, mais aussi en les répartissant dans deux présentoirs bien différents, un simple panier tressé d'une part et une riche coupe d'orfèvrerie d'autre part, comme s'il avait voulu opposer la spontanéité de la cueillette à la complexité de l'arrangement floral. Ces deux contenants sont disposés sur un sobre entablement où apparaissent quelques œillets ainsi que des insectes, papillons et coccinelles, échappés des fleurs qui leur servaient de refuges.
Cette composition à la fois intime et monumentale connut un réel succès et plusieurs versions sont aujourd'hui connues. Ces natures mortes étaient en effet l'occasion pour le peintre de mettre en avant sa science et sa virtuosité dans le rendu des différentes fleurs, exercice dont Jan Brueghel le Jeune s'était fait une spécialité. Contrairement aux bouquets réels dont la composition était tributaire des saisons, ces bouquets peints permettaient de marier au gré du pinceau des variétés dont la floraison n'avait pas lieu en même temps. Saisissant chacune de ces fragiles fleurs fraichement écloses à l'apogée de sa beauté, Jan Brueghel le Jeune plonge ici le spectateur dans la contemplation d'une nature idéale patiemment recomposée.
Un certificat du Professeur Klaus Ertz en date du 14 décembre 2007 sera remis à l'acquéreur.