1932. Affiche 31,5 x 24 cm (à vue). Papier très fin, petites déchirures et manques. Impression noire aux tampons, certainement le procédé pomme de terre, ce qui donne cet aspect imprécis. Au verso il est inscrit E/3, peut-être pour " Epreuve sur 3 " : dans ce cas, cela voudrait dire qu'il n'y a eu que 3 tirages.
Dès son arrivée à Paris en 1926, à 28 ans, Calder crée en miniature ces personnages de cirque, faits de métal fin, articulés pour marcher comme des funambules, danser, faire de l'haltérophilie et des acrobaties. Dans son atelier, Calder donnait lui-même des représentations de son Cirque devant toute l'avant-garde parisienne. Il rencontre alors les écrivains, artistes et collectionneurs qui deviendront ses amis (Mondrian, Léger, Mirò et Duchamp entre autres). En février 1932, après les représentations du Cirque, il se lie à Gertrude Stein qu'il invite chez lui dès le mois de mars.
Son épouse Louisa écrit à sa mère en 1932 à propos du succès des représentations du Cirque Calder : " Ce soir c'est la dernière représentation du Cirque. [Rue de la Colonie, dans le XIIIe arrondissement] et cela marche de mieux en mieux. […] Il y avait tellement de monde que beaucoup de gens n'ont rien pu voir. "
Gabrielle Buffet-Picabia se souvient elle aussi de l'atelier : " j'ai connu en 1932 la maison que Calder habitait à Paris, rue de la Colonie, et me suis souvent délectée en découvrant les améliorations qu'il avait apportées aux servitudes de la vie usuelle et ménagère. […] Les tiroirs, les robinets s'agrémentaient d'arabesques en fils de fer ou de cuivre, appareils utilitaires faciles à manier autant que porteurs d'une inconsciente exigence plastique. " (" Calder : Forgeron lunaire" in Cahiers d'Art, n° 20-21, 1945). Joint :
- Photographie. Calder au milieu de ses amis en 1932. Tirage argentique postérieur. Fanfare en costume et fausse barbe, Calder à la trompette et Louis Merlin en bésicles. Louis Merlin, journaliste et publiciste, grand admirateur et amateur de cirque. Sa passion pour le cirque le fit participer au Radio Circus pour les Gruss, il était l'enchanteur Merlin qui, d'un coup de baguette magique, avait transformé le gentil cirque régional Gruss-Jeannet en célèbre Radio Circus puis Grand Cirque de France.
Provenance
Collection Louis Merlin (annotation manuscrite au verso).
Bibliographie
Calder, les Années Parisiennes, 1926-1933. Centre Pompidou, 2009, reproduit p. 380, fig. 54 (notre exemplaire).