La fonderie Valsuani, active dans la région parisienne entre 1926 et 1981, s'est rendue maître dans la technique du bronze à la cire perdue. Elle illustre son savoir-faire avec la remarquable élégance du Cheval écorché au pas. Le sujet, numéroté '8/15' sur la terrasse, reprend un modèle classique puisque le premier Cheval écorché est un bronze de Giambologna, aujourd'hui conservé à la Torrie Collection de l'Université d'Edimbourg. Théodore Géricault, qui a montré sa passion équestre dans nombre de peintures, dessins, lithographies et sculptures, où se sont exprimés à la fois son génie et sa rigueur scientifique, s'est inspiré de l'œuvre de Giambologna pour réaliser à la cire son Cheval écorché, l'antérieur droit levé dans une allure au pas, à l'attitude noble bien qu'aux muscles et tendons écorchés et au squelette apparent, vers 1820 (la fonte en bronze à la cire perdue, posthume, date de 1832). Les deux œuvres, autrefois dans la collection Paul Mellon, sont aujourd'hui visibles à la National Gallery de Washington.
Valsuani, en fondant notre version en 1959, rend un brillant hommage à Théodore Géricault, faisant de son objet de curiosité et d'étude myologique un véritable modèle universel.