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Ferdinand ALQUIE
16 l.a.s. à Joe Bousquet 1928-1931
Estimate:
€900 - €1,200
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€2,356

Complete Description

16 l.a.s. à Joe Bousquet 1928-1931

" Le désir sexuel est notre seul secours, contre notre propre vie. "

48 p. in-8 et in-4, 2 à en-tête du Grand Café de Paris à Saintes, 1 de l'Hôtel du Renard à Châlons-sur-Marne. 1928 à 1931. Signé F. Alquié. Ecrivain et philosophe français, Alquié a été proche mais dissident du mouvement surréaliste. Il a fondé avec Joë Bousquet, François Paul Alibert et René Nelli la célèbre revue littéraire Chantiers à Carcassonne en 1928. Reçu premier à l'agrégation de philosophie en 1931, il enseigne au lycée Louis-le-Grand, à Paris, avant d'être nommé à l'université de Montpellier, et finalement à la Sorbonne où il compte parmi ses élèves Gilles Deleuze. C'est un intime de Bousquet et les lettres dues à l'éloignement géographique, sont le haut lieu de confidences, de questionnements et de débats.
" Car il faudra bien qu'au jour de la révolution on reconnaisse les hommes. Je vois naître ici chez les surréalistes la notion d'un Bien révolutionnaire. Ses conséquences sont terribles - Ils n'y échappent point. La responsabilité s'introduit (qu'il y a loin de là au Breton du Manifeste répondant au tribunal qu'il est étranger aux idées contenues dans son livre) la table des valeurs se dresse. Et je ne jurerai pas que certains surréalistes n'aient conçu, par éclairs, une société idéale dans laquelle ils ne seraient plus révolutionnaires (c'est ainsi que l'égalité, quant à moi tout aussi infecte que l'inégalité, semble chère à Eluard). Je voudrais savoir comment les surréalistes en sortent. Cela pour en sortir moi-même. "
A propos de son métier d'enseignant : " Le métier pourrait être magnifique, si l'on osait. J'ai remarqué que tous les enfants intelligents, tous, ont une position amorale. […] Je crains d'ailleurs que ne se mêle à ce désir, je ne sais quel désir de pédérastie. D'ailleurs ça m'est égal. Le désir sexuel est notre seul secours, comme je te le disais, contre notre propre vie. "
" Notre mal est que nous sentons notre mort à la fois trop près et trop loin. […] Autour de moi je ne vois que des gens qui ont définitivement confondu l'arrivisme matériel, l'arrivisme littéraire et les problèmes relatifs au sens même de l'existence. "
Il écrit sur ce qui le bouleverse le plus, essentiellement sa vie sentimentale : " Je remarque que je ne puis jamais aimer sans pécher et que toute les occasions qui se présentent à moi joignent à l'amour une faute d'une autre sorte. Je vous ai parlé des masturbations sadiques de mon enfance. "
Nous ne pouvons ici citer chaque lettre, certaines sont très longues. Mais le lien qui existe entre les deux hommes est tel que cette correspondance est proche de son journal intime et Bousquet est un confident essentiel pour la vie psychique du jeune Alquié.
Provenance :
Joë Bousquet

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