Rio de Janeiro, 10 août [1934]. 2 p. in-12 à en-tête "Air France Brasil". Signée Jean.
Adressée à sa mère, chez les Saint-Pierre à Besse (Dordogne).
Il vient de recevoir la lettre que sa mère lui a adressée à Dakar.
"Je t'écris très peu, mais, maman chérie, il ne faut jamais croire que ma tendresse pour toi n'est pas la même que jadis : la vie est un tel engrenage et j'ai tellement plein la tête d'idées que je vis par moments dans une sorte de somnambulisme moral où seules la lumière intérieure et la vision du but demeurent lucides… Il ne faut pas m'en vouloir, ma petite maman" Il part à Buenos Aires, où un grand travail "au point de vue politique générale" l'attend, puis ira à Natal avant de repartir pour Dakar et la France. Il préfère ne pas assister au mariage d'Yvonne, avec laquelle il n'a pas voulu se marier lui-même. "Elle aura ce que je n'aurais certainement pas pu lui donner : un foyer. […] Plus tard elle pensera que je l'aimais beaucoup plus peut-être qu'elle ne l'a pensé ou que je ne le lui ai montré, quand elle sera à même de comparer le sort de nos deux existences.