Dessin original, signé et daté " Max Jacob 1920 ", en bas à gauche à l'encre brune (passée). Encre de Chine et plume, traits préparatoires à la mine de plomb, 26, 5 x 34, 5 cm, encadrement sous verre.
Vue de la Madeleine, prise depuis la rue Royale parcourue de voiture motorisées et à chevaux.
Marie-Madeleine, figure de l'indignité dans l'imaginaire de Max Jacob. Dans son recueil Poèmes de Morven le Gaëlique, paru d'abord dans la Nrf en 1930 et 1931, puis en librairie de manière posthume en 1953, Max Jacob célèbre à sa manière Marie-Madeleine, sous l'invocation de laquelle cette célèbre église parisienne a été construite. Homosexuel juif converti au catholicisme en 1914, il eut toujours la crainte d'être indigne du Christ, et ne pouvait qu'accorder une attention particulière à cette sainte :
Il n'y a pas plus mauvaise
aux tombeaux du père Lachaise
au Purgatoire à l'Enfer
sur la terre ou sur la mer
Que ne fut la Madeleine
paressant matin au soir
amoureuse comme chienne
négligeant tous ses devoirs [...].
"Tes pieds supportent l'haleine
d'une femme au corps pourri,
dit leur hôte à Jésus-Christ,
son nom est la Madeleine".
Que le démon d'enfer tremble
"car les péchés sont remis
à celles qui lui ressemblent
quand Dieu les a converties" "
Provenance
Collection Hervé Poulain.
Exposition
- L'UN POUR L'AUTRE, LES ECRIVAINS DESSINENT. Caen, IMEC, Lisbonne, Musée Berardo, Ixelles, Musée communal, janvier 2008-janvier 2009. Reproduction dans la notice n° 23 du catalogue.
Bibliographie
- DESSINS D'ECRIVAINS. Paris, Éditions du Chêne, 2003. Reproduction p. 73.
Etat. Trou horizontal d'un peu moins d'un centimètre de large au centre.