S.d. [vers1948]. 5 f. in-4. Non paginées. Nombreuses corrections et modifications importantes.
Sous le titre "Strindberg, vår 'fordringsägare' ", le journal suédois Dagens Nyheter avait publié ce texte de Sartre le 28 janvier 1949 à l'occasion du centenaire de la naissance d'A. Strindberg. Ce texte a été publié en français, " Strindberg, notre "créancier", dans la deuxième édition d'"Un Théâtre de Situations", en 1992. Sartre avait vu de nombreuses pièces de Strindberg entre les deux guerres. Le titre que donne Sartre à son article reprend celui de la pièce de Strindberg "Créancier" créée en 1888, dans laquelle est dépeinte la haine farouche et vengeresse d'un mari et d'une femme. L'influence de Strindberg est évidement présent dans Huit Clos.
"Et par le fait, rien n'est moins naturaliste que son naturalisme. La liberté très obscure, très enfoncée que ses personnages manifestent lors même qu'ils s'abandonnent au destin, lors même qu'ils se livrent à la "répétition" et qu'ils donnent la preuve, une fois de plus, de leur impuissance, l'omniprésence de son mysticisme, de son lyrisme halluciné, de ses rancunes, aussi bien qu'une sorte de géniale maladresse dans la construction de ses pièces, enveloppent tout son théâtre d'un climat de mystère. Je me rappelle encore l'indéfinissable impression d'inachevé que m'avait laissé la représentation d' "Orage" en 1944. [...] Tous ceux qui pensent aujourd'hui que les hommes ne sont que leur vie ont un enseignement à tirer du théâtre de Strindberg."