2 p. in-folio. Copenhague, chez Mikkelsen, 7 juin [1947]. Incomplète.
Raconte les difficiles conditions de vie après sa sortie de prison à sa "Chère Jeannette" : "Lucette a pu tenir seule de harengs fumés et de lait écrémé ! (nourriture de cochons). Pour ma part, cette bonne gamelle des prisons du Roi Christian X [roi du Danemark] m'a tenu en vie, mais pas fort". Sa santé en a été fragilisée : "On m'a emporté à l'hôpital avec une pellagre grave (maladie que l'on avait pas vue depuis 200 ans !) et puis une mycose généralisée attrapée en cellule. Que je ne pouvais plus ni me coucher ni m'assoir tellement j'étais à vif." A propos de la réédition de "Mort à Crédit" : "Mes amis juifs d'Amérique ont fait le nécessaire. Ils m'adorent. Je ne parle pas des Aryens, fumiers et cie. Je divise d'ailleurs l'humanité en 3 catégories, les persécutés, les persécuteurs et les voyeurs. Je crois que les voyeurs m'écœurent encore au maximum : Je trouve pour eux la bombe atomique d'un kilo bien petite ! Au moins une tonne !" Dans la suite de la lettre (incomplète) adressée à Henri Mahé, il parle de sa défense par trois avocats. "Un 4e ? Certes ! Pourquoi pas ? Comme les mousquetaires.". Demande aussi l'adresse de l'actrice Marie Bell, qui doit venir le voir avec maître Naud, son défenseur français.
BIBLIOGRAPHIE : Céline, "Lettres", Pléiade, n° 47-44.