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Francisco Goya
Los Caprichos
Estimate:
€8,000 - €10,000
Sold :
€20,365

Complete Description

Los Caprichos
Suite complète de 80 planches, 1799, eau-forte et aquatinte,

dimensions variées, marges 31,5 x 21 cm (Hind 36-115), belles et très belles épreuves de la seconde édition, vers 1855, sur vélin, avant les biseaux, nombreuses rousseurs sur quasiment toutes les planches, petit défaut à la planche 53, volume relié, sans la reliure.

'LOS CAPRICHOS', ETCHINGS, BY FRANCESCO GOYA

Comment:
Toute sa vie, Goya s’est intéressé à l’estampe, réalisant cinq grandes suites d’eaux-fortes et aquatintes et expérimentant encore, dans sa vieillesse bordelaise, la technique alors nouvelle de la lithographie. L’estampe convient particulièrement bien à ses exigences : exalter la lumière, contraster encore les clairs obscurs, accentuer les traits et créer une tension dans l’image.


En 1799, Goya a 53 ans, la surdité l’a frappé et aigri. Il publie alors le recueil des 'Caprices' ('Los Caprichos'), commencé deux ans auparavant. Cette suite de 80 planches, d’une extraordinaire richesse d’évocation et d’une grande portée philosophique, présente un réquisitoire en règle contre les tares humaines, la superstition, la bêtise, la corruption, la prostitution, les fausses manières, les mensonges des hommes et l’aveuglement du pouvoir ou de la position que confère la fortune.

Imprégné par l’art de Rembrandt dont il connaît les gravures grâce à son ami Juan Agustín Ceán Bermúdez, Goya parvient, tout comme le maître flamand, à traduire dans cette œuvre le drame, l’émotion et l’indignation humaine.
Avec une adresse et un brio sans égal, dans des compositions souvent axées, selon des lignes courbes ou diagonales, Goya sait traduire toutes les nuances, du gris jusqu’au noir profond, passant de l’ombre à la lumière avec un grand sens de l’équilibre. Afin d’accompagner son propos, il sait ordonner l’ombre et la lumière et réaliser ainsi un ensemble qui n’a pas manqué d’être apprécié pour ses qualités techniques autant que satiriques, confirmant qu’il est désormais passé maître dans l’art de la gravure.

Mais la critique sociale du volume est trop forte et ses 'Caprices' sont immédiatement censurés. En 1803, Goya offrira ses planches au roi Charles IV d’Espagne pour ne plus être inquiété par l’inquisition. Ces planches rejoindront plus tard le fonds de la Calcografia Nacional qui réalisera de nombreux tirages au cours du XIXe siècle.

L’exemplaire ici présenté fait partie de la première édition posthume des 'Caprices', réalisé autour de 1855. La qualité des épreuves est encore très bonne, les cuivres n’ayant pas été encore été trop usés par des tirages fréquents. Les exemplaires de cette deuxième édition se distinguent du premier tirage par le papier utilisé (le papier vélin au lieu du papier vergé) et des éditions suivantes par l’absence de biseaux sur les plaques de cuivre. Les volumes complets de la deuxième édition sont assez rares et le tirage a dû en être assez restreint.

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