Comment:
Ces boites anthropomorphes ont été qualifiée autrefois de boites à miel mais il est certain qu'elles n'ont jamais servis à cette fin, bien que les Mangbetu aient toujours été de grands consomateurs de miel. Elle servaient à conserver divers objets personnels tels que bijoux, amulettes et autres objets précieux.
Selon les recherches les plus récentes, (Eric de Dampierre, Harpes Zandés, Klincksiek, 1991, pp. 151-2 et Demolin, notice in G. Verswijwer et alii, Trésors d'Afrique, Musée de Tervuren, 1995, p. 384), il semble que de nombreuse formes de sculptures figuratives attribuées aux Mangbetu, que ce soient les figures humaines, les appuie-nuques, les boites anthropomorphes et les harpes sont l'oeuvre de sculpteurs et forgerons Zandé sur commande de rois ou de chefs Mangbetu.
La figure humaine qui orne le sommet de cette harpe est clairement de style Zandé avec un crâne de forme ovale bien différente d'une tête de style Mangbetu avec son crâne déformé et allongé avec une coiffe caractéristique. So forme en obus rappelle les quelques appuie-nuques/boites comme celui du Musée de Tervuren récoltée en 1909 (cfr. G. Verswijwee et alii, Trésors d'Afrique, Musée de Tervuren, 1995, p. 296).
La date de récolte la plus ancienne d'une boîte de ce type est celui récolté pat Viktor Junker entre 1877 et 1886 et donnée au Musée d'Ethnographie de Saint Petersbourg( n° 5230-96, cfr. D.A. Olderrogge, les Arts de l'Afrique noire, Paris, éditions du Cercle d'Art, 1969, p. 163). Citons par ailleurs les boîtes suivantes qui se rapprochent de celle de la collection van Opstal: New York, Museum of Natural History n° 90.0/5099 donnée par Léoplod II en 1907 (E. Schilkrout et Curtis Keim, African Reflection. Art from Northeastern Zaire, New York, 1990, p. 51,plate 3.4), celle de l'ancienne collection du Baron Henri Lambert récoltée avant 1930 (H. Burrsens et A. Guisson, Mangbetu Art de cour Africain de collections privées belges, Kredietbank, Bruxelles, 1992, planche XXIX), celle de la collection Levy à Troyes (Musée d'art moderne, Troyes, "Donation Pierre et Denise Lévy" 1982, N° 311) et celle du Detroit Museum of Art, (M. Kan et R. Sieber, African Masterworks in the Detrtoit Museum of Art, Washington/London, 1995, N° 48), celle du musée de Berlin récoltée avant 1904 par Léo Frobenius (n° III C 19463 a-c, cfr. Hans-Joachim Koloss, Art of Central Africa. Masterpieces from the Berlin Museum für Völkerkunde, New York, 1990, p. 75) et enfin celle de l'ancienne collection Jacques Blanckaert, (cfr. F; Neyt, Arts traditionels et histoire au Zaïre, Louvain-La-Neuve, 1981, p. 62, fig. IV.1).