Chaque saint dont la tête est auréolée, est représenté debout revêtu des insignes de sa fonction ; saint Hubert, évêque de Liège de 722 à 727, porte la chape, la mitre et le bâton pastoral de l’évêque, il est accompagné de son attribut, le cerf , référence à la légende selon laquelle il se serait converti en voyant le Christ en croix lui apparaître dans les bois d’un cerf ; saint Jérôme porte des habits cardinalices et, comme auteur de la Vulgate, (traduction de la bible du grec au latin) il arbore le livre et la plume.

Ces deux panneaux doivent revenir au pinceau du Maître de Perea, artiste anonyme , identifié par E. Tormo et dont le nom de convention provient du retable qu’il exécuta pour la famille Perea vers 1491 dans l’église Santo Domingo de Valence (en partie conservé au Musée de Valence).

C.R. Post ( 'History of Spanish Painting', Vol. VI, 1, 1935, p. 268-296, ; Vol. VII, 2, p. 891 ; Vol. X, p. 362 ; Vol. XI, p 421) a retracé à plusieurs reprises l’itinéraire artistique de ce maître qui suit à la fin du XVe siècle les exemples hispano flamands tout en restant encore attaché à l’influence du style gothique international qui fleurit au milieu du XVe à Valence avec Jacomart et Reixach.

La forme étroite de nos panneaux et la présentation des deux saints en pied permettent de suggérer leur emplacement initial sur le 'guardapolvos', large cadre caractéristique de la menuiserie qui entourait et protégeait les retables espagnols à l’époque gothique.