Dès 1880 l'artiste s'est totalement détaché de son maître Corot et développe son style propre et éclatant. Paul Eudel souligne cette évolution en 1883, lorsqu'il commente la première vente d'atelier de Trouillebert en ces termes : " Trouillebert ne travaille plus à la manière de Corot " (1).
Cette période coïncide avec la perte de son emploi à la bourse en 1882. Dès lors, Trouillebert se consacre exclusivement à la peinture et uniquement aux paysages.

Profondément affecté par les accusations qui le considéraient comme un simple disciple de Corot dans le cadre de l'affaire Tedesco-Dumas, Trouillebert quitte Paris pour la Hollande en juillet 1883. Il y peindra à Dortrecht et Zandaam de nombreux paysages de moulins " empreints d'une certaine mélancolie " (2).
L'année 1884 est l'année du procès qui l'oppose au marchand Tedesco ; c'est l'aboutissement d'une période d'environ quatre ans qui constitue le tournant le plus important dans la carrière de l'artiste, outre son changement radical de style, " sa bonne humeur naturelle a fait place à une attitude sourcilleuse et légèrement arrogante. Il sursaute dès qu'on prononce devant lui le nom de Corot " (3).

Notre tableau est le manifeste d'un style nouveau, original, léger et vibrant.

Nous remercions Claude Marumo d'avoir confirmé l'authenticité de cette oeuvre.

1 - C. Marumo, 2004, p. 40
2 et 3 - C. Marumo, 2004, p. 30