C'est après la fin de la guerre en 1945 que Jacques Majorelle, toujours à la recherche de sujets authentiques décide de faire un voyage en Afrique noire dans le but de rechercher l'origine ethnique de certains de ses sujets peints dans la vallée du Sous ou à Marrakech. Son premier voyage qui se limite à la visite du Sénégal et du Soudan est pour lui très important. En effet, c'est à partir de ce séjour que la palette de Jacques Majorelle se modifie profondément et qu'il abandonne pour plusieurs années les tons sourds habituellement recherchés pour traduire l'environnement montagneux du Maroc au profit de couleurs beaucoup plus éclatantes et d'une végétation luxuriante. Retournant en Guinée de décembre 1947 à mai 1948 il retrouve cette atmosphère lourde et mystérieuse qu'il traduit par des compositions à la fois plus exotiques et plus estompées, traitant les personnages comme des silhouettes furtives noyées dans une végétation exotique envahissante. Le tableau que nous présentons ici date d'un de ses derniers séjours en Afrique Noire. Jacques Majorelle y retrouve le plaisir de peindre ces corps à la fois voluptueux et pudiques qu'il met en scène à travers des activités de la vie courante en utilisant des couleurs lumineuses traduisant une réelle joie de vivre. Faisant œuvre de témoignage cette série de tableaux peints à Conakry en 1955 où il a résidé plusieurs mois, montre bien son réel attachement à cette population et à son mode de vie qui pour être rude correspond à sa recherche d'authenticité.