FREDERIC LUCE (1896-1974) peintre. 4 L.A.S. et 3 L.A. (une avec apostille a.s. de Berthe Signac), [Saint-Tropez 1914-1915 ?], à son père Maximilien Luce ; 15 pages formats divers (une au chiffre des Signac). Belle correspondance lors de son séjour à Saint-Tropez chez les Signac au début de la guerre. Des blessés arrivent dans le pays. Signac, de retour de Paris, « très triste et bien abattu […] nous a raconté les horreurs de son voyage » : des réfugiées ayant perdu leurs enfants ou leurs maris « dans leur fuite », d’autres montant dans n’importe quel train… – « J’ai commencé l’installation de mon atelier ; je n’aurai pas grand mal, car Signac l’a agencé proprement ; si tu pouvais venir tu verrais que j’ai tout du petit patron ». L’après-midi, il sort avec Signac faire une promenade sur le port ; Signac lui explique la construction des bateaux, leurs noms, etc. – Il raconte une excursion en automobile avec Bonnard, à Fréjus, Bagnols, Grasse, Cagnes, où « nous sommes montés jusqu’à la propriété de Renoir, que l’on a visité. Il a un très beau jardin » ; arrêt au retour à Agay pour voir Valtat… – Les Bonnard sont partis : « ils nous manquent, car nous ne pouvons plus comme nous le fesions, aller faire la causette tous les soirs après le dîner. C’étaient de très bons camarades »… – « Si vous êtes heureux d’avoir de mes nouvelles croyez bien que je serais heureux aussi d’avoir des vôtres ». Berthe Signac a contresigné pour son mari et elle-même : « Lu et approuvé »… – Nouvelles de sa santé, et du frère de Marguerite, « réformé temporairement pour la balle qu’il a reçu dans le mollet »… – Signac s’est renseigné au bureau de recrutement à Antibes sur le départ éventuel de Frédéric en janvier. « Dans notre région il est certain que la classe 1915 n’est pas encore partie puisque les jeunes gens de cette classe sont encore ici. Et il n’est pas du tout question de la classe 1916 »... Il expose les avantages qu’il y aurait à se présenter au conseil de révision dans le Midi, plutôt que dans le Nord… On joint 2 L.A.S., à sa mère, et à son cousin Georges Bouin (avec croquis).