MAXIMILIEN LUCE (1858-1941). 96 L.A.S. dont 6 avec dessins (5 non signées et une carte postale), 1894-1908, à Henri-Edmond Cross ; 305 pages, formats divers, qqs en-têtes et adresses (petits défauts à qqs lettres). Importante et très intéressante correspondance, d’un grand intérêt pour l’histoire de l’impressionnisme et du néo-impressionnisme. Nous ne pouvons en donner ici qu’un rapide aperçu. 1894. Il a visité en vain des marchands de gravures : « vous n’avez pas idée combien ces gens-là sont cons […] même les plus intelligents. Ils sont là à vous parler de pointillisme, il n’y a rien qui m’exaspère comme ce mot. Dire que ces salots et ces mufles de journalistes ont colporté ce mot et n’ont jamais rien compris à ce que nous cherchions. Je ne parle pas de moi mais de tous les autres camarades, il est vraiment drôle de ne pas reconnaître en dehors de la technique, le talent de peintre de Seurat »… – Naissance du « jeune Luce » ; prix de la vente Tanguy... – Il a fait exposition avec Signac : succès médiocre des ventes, « et je trouve que j’ai gâché là des motifs dont j’aurais pu tirer autre chose »… 1895. Invitation à envoyer une œuvre au bénéfice du camarade Lauzet : « Vous serez en bonne compagnie Puvis, Rodin, Pissarro, Signac etc. »... – Il a revu avec plaisir l’exposition Corot : « J’ai revu la femme au chevalet c’est vraiment une merveille et rien de plus beau et de plus simple, et combien cela en dit plus que les Tara moui moui de M. Gauguin » ; commentaire d’un superbe dessin de Daumier ; causeries avec Verhaeren qui « fait de beaux vers, et n’a rien de tous ces emmerdeurs mystique symbolo et autres »… – Il a commencé « plusieurs études de rues, je fais cela de chez Besnard rue des Abbesses et cela me donne un mal du diable. Je voudrais rendre ce mouvement de la foule, c’est bougrement difficile »... Etc.