Au lendemain de la Libération de Paris.
27 août. « Ma chère petite femme chérie, J’ai vu Philippe qui va parfaitement et s’est très bien battu et se bat encore.
Tout va très bien. Hier, manifestation inouïe. Cela s’est terminé à Notre- Dame par une sorte de fusillade qui n’était qu’une tartarinade. Il y a ici beaucoup de gens armés qui, échauffés par les combats précédents, tirent vers les toits à tout propos. Le premier coup de feu déclenche une pétarade générale aux moineaux. Cela ne durera pas.
Je suis au ministère de la Guerre, Rue St Dominique. Mais c’est provisoire. Quand tu viendras, nous prendrons un hôtel avec jardin du côté du Bois de Boulogne pour habiter et j’aurai mes bureaux ailleurs »…
31 août. « Les choses continuent à s’arranger ici d’une manière satisfaisante. Naturellement, certains éléments ont essayé de tirer parti de la confusion inévitable du début, et au besoin de la créer, pour tirer à eux la couverture. Mais cela ne peut et ne pouvait avoir grande portée, car l’esprit public est magnifique et tout à fait orienté comme il faut. Philippe est venu dîner avec moi hier soir, puis il a regagné son régiment qui est au Bourget après avoir contribué à le prendre. Ils sont maintenant au repos et l’ont bien mérité. Leurs combats à Alençon, puis à Argentan, puis au Sud de Paris (Antony – Porte d’Orléans) pour entrer dans la ville, puis dans Paris (École Militaire, Palais-Bourbon, Rue Royale, Luxembourg, Gares du Nord et de l’Est) où l’ennemi était retranché ont été durs. Après ce n’était pas fini car il leur fallut reprendre St Denis, Le Bourget, Stains, etc. Philippe s’est parfaitement bien conduit. Nous pouvons en être fiers »…
LNC, II, p. 554 et 556.
On joint une L. A. S. d’Yvonne de Gaulle, [Alger] 14 octobre [1944], au capitaine Boissière à Londres (1 p. et demie in-8), le priant de trouver « une paire de bottes réclamée par mon fils. Ici c’est introuvable » … (et lettre de B. Lorin de Reure transmettant cette lettre à Philippe de Gaulle en 1981).